Neuf militants d'un parti de la majorité présidentielle au Sénégal ont été remis en liberté provisoire mardi, plus de deux mois après leur incarcération en lien avec des violences politiques à Dakar en 2016, selon un de leurs avocats.
Ces neuf membres du Parti socialiste, mis en cause dans des incidents survenus en mars 2016 lors d'une réunion politique au siège du parti, avaient été inculpés notamment de "tentative d'assassinat, destruction de biens appartenant à autrui" et écroués le 9 janvier dans la capitale sénégalaise.
Le groupe remis en liberté provisoire comprend un maire d'une commune de Dakar. Tous sont réputés proches du maire principal de Dakar, Khalifa Sall, inculpé et écroué le 8 mars à Dakar pour détournement de fonds publics.
Les neufs militants arrêtés le 8 janvier "ont tous bénéficié d'une liberté provisoire et ont été placés sous contrôle judiciaire" par la Cour d'appel de Dakar, a affirmé Me Bamba Cissé, un de leurs avocats.
Il est reproché à ce groupe d'être à l'origine de violences survenues le 5 mars 2016 à Dakar, au siège de leur parti où se tenait une réunion pour définir une position du PS sur le référendum constitutionnel du 19 mars 2016, initié par le président Macky Sall. La révision constitutionnelle a été adoptée avec près de 63% de voix.
Certains de leurs proches parlent plutôt de "jets d'eau, de sable et de sachets plastiques" contre des responsables du PS lors de cette journée du 5 mars 2016.
Selon leurs partisans, ces neufs militants ont été arrêtés à cause de leur proximité avec le maire de Dakar, Khalifa Sall, accusé dans une procédure distincte", "d'escroquerie portant sur des deniers publics, de détournement de deniers publics, d'association de malfaiteurs, de blanchiment de capitaux".
Les avocats de M. Sall ont introduit le 23 mars une demande de liberté provisoire pour leur client auquel la justice reproche des dépenses "non justifiées" de plus de 2,7 millions d'euros prélevés dans les caisses de sa mairie sur plusieurs années, ce qu'il nie.
Ses partisans imputent aussi ses déboires judiciaires à son statut de dissident du PS et de la majorité présidentielle, des allégations réfutées par les autorités sénégalaises.
Khalifa Sall est un candidat probable à l'élection présidentielle de 2019, contre le chef de l'Etat Macky Sall.
Il a annoncé une liste distincte de celle de la majorité aux législatives prévues le 30 juillet, après avoir présenté à Dakar une liste dissidente victorieuse aux élections locales de 2014.
Avec AFP