Sept ans de prison requis contre le fils de l'ex-président angolais

José Filomeno dos Santos, fils de l'ancien président de l'Angola, José Eduardo dos Santos, devant le tribunal en décembre 2019. (Photo by Joao da Fatima / AFP)

Le parquet angolais a requis mardi une peine de sept ans de prison contre le fils de l'ancien président José Eduardo dos Santos poursuivi notamment pour détournement de fonds publics, trafic d'influence et blanchiment d'argent. 

Ex-patron du fonds d'investissement souverain angolais, José Filomeno dos Santos, 42 ans, comparaît avec trois complices présumés, dont l'ex-patron de la Banque centrale Valter Filipe da Silva. Il se défend de toute corruption.

La justice reproche aux quatre accusés d'avoir transféré illégalement 500 millions de dollars de la Banque centrale vers le compte londonien d'une agence du Crédit suisse, dans le cadre d'une fraude présumée qui lui aurait permis, selon le parquet général, de détourner jusqu'à 1,5 milliard de dollars.

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Le ministère public a demandé mardi sept ans de prison pour deux des accusés, dont José Filomeno dos Santos "Zenu", et dix ans pour les deux autres, dont Valter Filipe da Silva.

"Dès le début, les accusés ont toujours eu l'intention de contourner l'Etat angolais", a affirmé le procureur adjoint Pascoal Joaquim devant la Cour suprême à Luanda.

La veille, dans une déclaration au service portugais de la VOA, un des avocats de la défense, Sérgio Raimundo, a dit être convaincu que les accusés seront acquittés car les fonds prétendument détournés n'ont été trouvés dans le compte d'aucun des accusés. Par ailleurs, a-t-il ajouté, l'ancien président angolais avait publiquement déclaré que tout se faisait sous ses ordres.

Mardi, le président angolais Joao Lourenço, au pouvoir depuis 2017, a réaffirmé sa volonté de lutter contre la corruption.

"Au cours des deux dernières années, nous avons beaucoup fait (contre la corruption), et les preuves sont là, les auteurs paient pour les crimes qu'ils ont commis, à la différence de ce qui s'est passé pendant quarante-trois des quarante-cinq ans depuis notre indépendance", a-t-il déclaré devant son parti, le MPLA.

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Joao Lourenço a succédé en 2017 à José Eduardo dos Santos, qui avait dirigé l'Angola pendant trente-huit ans d'un règne sans partage pendant lequel il a mis l'économie du pays en coupe réglée au profit d'une poignée de proches.

Joao Lourenço a limogé les soutiens de l'ancien chef de l'Etat de la tête des institutions, des entreprises publiques et de l'appareil sécuritaire du pays, au nom de la lutte contre la corruption.

Symboles de ce nettoyage, José Filomeno dos Santos et sa demi-soeur Isabel, qui a été évincée en novembre 2017 du poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale, la Sonangol.

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Présentée comme la femme la plus riche d'Afrique, elle est soupçonnée par la justice et les autorités angolaises d'importants détournements de fonds publics, récemment évalués à 5 milliards de dollars. Ses comptes bancaires ont été gelés en Angola et au Portugal.