"Les Etats-Unis sont prêts à faciliter la normalisation économique", a déclaré Robert O'Brien, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, dans un tweet illustré par des photos des deux dirigeants accueillis à leur arrivée par l'émissaire américain pour les négociations serbo-kosovares, Richard Grenell.
Les pourparlers sont censés durer deux jours, et il n'est pas certain à ce stade que le président américain y participe.
Dans des déclarations à des médias kosovars, Avdullah Hoti a expliqué avoir des attentes "extrêmement positives".
Mais s'il a reconnu que l'ordre du jour de Washington était un accord sur "la coopération économique", il a assuré qu'il ne s'agirait que d'une "avancée vers la normalisation finale des relations avec la Serbie, c'est-à-dire la reconnaissance mutuelle", qui reste selon lui l'unique objectif du Kosovo.
Le président Vucic a lui déploré les "nombreuses déclarations arrogantes" au sujet "de la reconnaissance du Kosovo". "La reddition n'est pas une option!", a-t-il prévenu dans une vidéo postée jeudi sur son compte Instagram.
Le dirigeant serbe a toutefois promis de faire de son mieux "pour parvenir à un compromis sur des sujets économiques importants". "Nous voulons la paix, nous voulons la stabilité, nous voulons le progrès pour Belgrade, Pristina et toute notre région", a-t-il insisté.
Belgrade refuse de reconnaître l'indépendance proclamée en 2008 par le Kosovo après la guerre de la fin des années 1990, qui a fait 13.000 morts. Et la Serbie est soutenue par ses alliés russe et chinois, tandis que les Américains figurent parmi ceux qui avaient immédiatement reconnu le nouvel Etat.
Jusqu'ici, les Européens ont été en première ligne dans la médiation, qui doit d'ailleurs se poursuivre dès lundi, quand Aleksandar Vucic et Avdullah Hoti retrouveront à Bruxelles le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Richard Grenell, l'émissaire de Donald Trump, assure lui vouloir sortir de l'impasse en donnant la priorité aux sujets économiques concrets, espérant qu'une normalisation diplomatique en découle par la suite.
"On va renverser le scénario, donner d'abord aux gens un peu d'espoir au sujet de la croissance économique, et réserver certaines questions politiques pour un second temps", a dit mardi un conseiller spécial de la Maison Blanche.