Les protestataires ont "bloqué l'autoroute pour nous empêcher d'interroger l'ancien président Koroma", a indiqué jeudi sur Twitter le chef de la Commission anti-corruption Francis Ben Kaifala.
On ignorait dans l'immédiat si l'interrogatoire, initialement prévu lundi, était à nouveau reporté. La Commission avait décalé le rendez-vous une première fois et décidé de le tenir à l'extérieur de la capitale Freetown pour des raisons de sécurité.
M. Koroma a tweeté jeudi qu'il souhaitait que la réunion avec les enquêteurs se déroule "par tous les moyens pacifiques possibles".
Des membres de son parti qualifient pour leur part sa mise en cause de "chasse aux sorcières".
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Plusieurs anciens responsables de l'administration Koroma, au pouvoir de 2007 à 2018, ont déjà été arrêtés dans le cadre de la lutte contre la corruption et le gaspillage des fonds publics engagée par son successeur, l'actuel président Julius Maada Bio, qui a promis de récupérer des dizaines de millions de dollars volatilisés.
Une commission d'enquête a conclu en mars que des millions de dollars restaient introuvables après avoir épluché les comptes, datant des années de pouvoir de M. Koroma, de ministères et d'entreprises publiques. Tout comme lui, quelque 130 personnalités liées à son régime sont interdites de sortie du territoire.
L'économie de la Sierra Leone (7,5 millions d'habitants), gangrenée par la corruption, a été dévastée par une guerre civile (1991-2002) qui a fait quelque 120.000 morts. Elle reste fragile après les chocs de l'épidémie d'Ebola en 2014-2016, la chute des cours mondiaux des matières premières et l'apparition cette année du nouveau coronavirus.