Sierra Leone : les plages de Freetown envahies par des algues malodorantes

La plage de Lumley, une attraction populaire à Freetown, Sierra Leone.

La Sierra Leone a lancé des opérations de nettoyage de ses plages de la région de Freetown, la capitale, envahies depuis quelques jours par des algues malodorantes qui affectent le tourisme et la pêche, selon les autorités et des résidents.

Sur la plage de Lumley, dans l'ouest de la ville, le sable blanc qui attire habituellement de nombreux habitants disparaît sous un tapis d'épaisses algues brunes, a constaté un journaliste de l'AFP. Il a vu un spectacle similaire sur un autre site balnéaire prisé, Tokeh (ouest).

Selon divers témoignages, la catastrophe affecte les quinze plages de Freetown depuis une semaine.

Conscientes des difficultés rencontrées par les populations, dont les pêcheurs, mais aussi les touristes, les autorités ont pris "des mesures à court terme de nettoyage des plages en collaboration avec des acteurs clés comme le ministère du Travail et l'Agence pour la Protection de l'environnement", a déclaré le ministre du Tourisme, Sidi Yahya Tunis, dans un entretien à l'AFP.

"Nous avons lancé un important dispositif, avec une opération quotidienne de nettoyage à l'aide de bateaux dragueurs. Les algues sont en train de dévorer les plages, c'est malheureux", a ajouté M. Tunis.

L'apparition de ces algues sur les plages sierra-léonaises n'est pas un phénomène nouveau, mais c'est la deuxième fois en cinq ans que le phénomène atteint une telle ampleur.

La dernière invasion à grande échelle remonte à 2011, a rappelé Percival Showers, professeur à l'Institut de biologie marine et d'océanographie au journal local Daily Mail.

Depuis 2011, elles apparaissent généralement durant la saison pluvieuse "en raison de conditions météorologiques inhabituelles dans l'hémisphère Nord", a expliqué M. Showers. "Elles ont tardé à arriver cette année, mais elles sont arrivées de manière spectaculaire", a-t-il dit.

Selon lui, les dernières algues sont venues de la mer des Sargasses dans l'Atlantique nord. Cette zone dépourvue de côtes - contrairement aux autres mers - a donné son nom à ces espèces, les algues sargasses, qui menacent les écosystèmes marins particulièrement dans les Caraïbes.

Beaucoup de pêcheurs ont indiqué à l'AFP être dans le désarroi depuis l'arrivée des algues, peinant à réaliser leurs prises quotidiennes qui approvisionnent habituelle les marchés locaux et hôtels riverains.

"Quand nous lançons nos filets, tout ce que nous remontons, ce sont des algues à l'odeur insupportable", s'est lamenté l'un d'eux, Mustapha Koroma, père de quatre enfants.

Avec AFP