Situation humanitaire alarmante en Ituri dans l’est de la RDC

Dans un camp de déplacés en Ituri, dans l'est de la RDC, le 25 mars 2018. (VOA/Charly Kasereka)

Selon les autorités locales, une centaine de personnes ont été tuées et plus de 2.000 cases incendiées depuis le début des violences en Ituri dans l’est de la RDC depuis février dernier.

Ayant fui les massacres, certaines familles ont traversé le lac Albert pour se refugier en Ouganda et plus 65.000 personnes se sont dirigés vers Bunia.

A 80 kilomètres de la région, trois sites ont été érigés pour accueillir les déplacés internes. D’autres vivent dans les familles d’accueil déplorant des conditions de vie difficiles.

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Reportage de Charly Kasereka, envoyé spécial à Bunia en Ituri pour VOA Afrique

L’un de trois sites accueille ces déplacés venus du territoire de Djugu, à environ 80 kilomètres de Bunia, chef lieu de la province d’Ituri. Plus de 10.000 personnes y sont installés, dont des rescapés des massacres.

Parmi elles, Alphonsine Njola, plus de 50 ans, blessée à la main. Elle a échappé de peu à la mort quand son village a été attaqué.

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"Les plaies sur mes bras, ce sont des coupures des machettes de Lendu, alors que nous étions déjà cachés dans la forêt où ils nous pourchassaient", raconte-t-elle.

"J’étais cultivatrice, ce sera dur pour moi de cultiver encore comme tous les os de mes bras sont cassés et je n’ai plus d’habitation, je dors sous cette bâche en plastique", montre-t-elle.

Honorine Ndadyo a pris fuite avec ses frères. Ses parents sont mort il y a plus de 10 ans lors du conflit inter ethnique précédent entre Hema et Lendu.

"Tous les membres de ma famille ont été tués, certains depuis longtemps et d’autres récemment. Je vis seule ici au camp grâce à des petites aides", explique-t-elle.

Ces femmes et jeunes filles méritent l’intérêt de toute personne de bonne volonté comme l'explique Rite Bugambwa, évangéliste du camp.

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"Il faut que les humanitaires pensent à donner aux femmes un kit spécial. Pendant leurs règles, elles ne savent plus quoi faire avec la promiscuité dans leurs taudis au camp".

Dans ce site, faute d’une ration suffisante pour tous les ménages, une cuisine commune pour les 10.000 personnes est organisée.

L’ONG Médecin sans frontière apporte aussi les premiers soins aux blessés et aux malades. Moïse Ubimo, responsable du camp, explique qu'il y a "d’urgence besoin des vivres".

"Il y a ceux qui viennent d’arriver : la majorité des déplacés sont des femmes et des enfants. Notre souhait, c’est que cela ne soit pas permanent".

Les familles installées viennent des territoires situés entre 20 et 80 kilomètres de la ville de Bunia. Les villages les plus touchés sont Djugu, Sala, Lita et Lonyo où la sécurité dans ces zones reste volatile.

La plupart des personnes qui vivent ici sont des cultivateurs, elles demandent juste la paix dans leur région d’origine pour y retourner et cultiver leurs champs.

Charly kasereka, envoyé spécial à Bunia en Ituri