Six ONG "implorent" Guterres d'agir immédiatement en Centrafrique

Le secrétaire général des Nations unies à Londres, le 11 mai 2017.

Six organisations humanitaires "implorent" le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres de prendre des "mesures immédiates" face à la crise sécuritaire et humanitaire en Centrafrique, dans une lettre ouverte parvenue mardi à l'AFP.

"Au moins 821 civils ont été tués depuis le début de l'année", selon les six ONG qui estiment que le conflit atteint "le même niveau" de violences qu'en décembre 2013 au plus fort des massacres de masse entre milices Séléka défendant les musulmans et anti-Balaka majoritairement chrétiennes.

"A cette époque, les Nations unies avaient déclaré un niveau d'urgence 3 (...). Nous vous implorons de prêter la même attention à la crise subie par des millions de personnes qui souffrent dans ce pays", écrivent les signataires dont Action contre la Faim et Première urgence.

"Le mandat de la mission des Nations unies pour le maintien de la paix (Minusca) pour protéger les civils n'est pas rempli en raison d'un manque de ressources humaines et financières", constatent les ONG au sujet de la force onusienne de 12.500 hommes.

Elles "demandent instamment" à M. Guterres de permettre à la Minusca d'avoir les moyens de son mandat. Le patron de l'ONU est aussi invité à "s'assurer que la Minusca soutient les Centrafricains et leurs représentants dans la mise en oeuvre de la résolution politique du conflit".

Cette lettre est envoyée en copie au chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Jean-Pierre Lacroix, qui avait envisagé fin juillet des "éléments additionnels" pour la Minusca à l'issue d'une visite à Bangui.

Le courrier est aussi adressé au responsable des affaires humanitaires des Nations unies Stephen O'Brien qui vient de mettre en garde contre un risque de "génocide" dans le pays.

Cibles elles-mêmes des violences, les ONG déplorent le sous-financement de l'aide humanitaire, alors que la moitié des 4,5 millions de Centrafricains en dépendent.

En décembre 2013, la France avait lancé l'opération militaire "Sangaris" redoutant un "génocide" selon une source de l'Elysée.

Paris a mis fin à cette opération en octobre. "Sangaris se retire beaucoup trop tôt. Nos forces de sécurité ne sont pas en mesure de prendre le relais. Les forces onusiennes sont de plus en plus débordées dans leur rôle de pompier", avait regretté le député Anicet Georges Dologuélé, ancien candidat à l'élection présidentielle.

Avec AFP