Des manifestations ont été organisées par le MRC, le parti d'opposition, dirigé par Maurice Kamto, arrivé officiellement second lors du dernier scrutin présidentiel, qui a initié les marches pour dénoncer les résultats de la présidentielle d’octobre 2018.
Des tirs de balles des policiers ont été entendus samedi matin dans les rues de douala. Au lieu-dit Logpom, les forces de l’ordre ont fait face à une vingtaine de manifestants conduits par Célestin Ndjamen, un cadre du MRC.
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Subitement, "Célestin Ndjamen est blessé. Il a eçu une balle à la cuisse", lance t-on dans la foule. Le cadre du MRC est conduit à l’hôpital général de Douala.
Alertés, les militants du MRC, se ruent vers l’entrée de la formation hospitalière.
La police arrive sur les lieux pour une intervention.
"C’était la lancée des gaz lacrymogènes, beaucoup ont décidé de prendre la fuite, certains sont entrés dans les bars dancing, les enseignes religieuses qui sont à proximité de l’hôpital général, la foule a été interdite d’accès à l’hôpital général", raconte Serges Aimé, un témoin de la scène.
Au cours de cette intervention policière, l’avocate Michèle Docki, membre du MRC est blessée à la cuisse droite.
Les images de Maitre Docki recevant les soins médicaux, font le tour des réseaux sociaux. On aperçoit deux blessures sur sa cuisse.
"On m’a tiré dessus, les gens fuyaient. Si on avait été des milliers, ils n’auraient pas eu besoin de fuir. Vous pouvez voir ce qui m’arrive: moi Michèle Docki, imaginez le sort de ceux qu’on ne connait pas. Donc, rejoignez le combat", témoigne l’avocate sur une chaise roulante.
Dans l’après-midi, Maurice Kamto, président du MRC est arrivé à Douala.
Sans heurt, suivi par une foule de sympathisants, il prend la tête d’une marche en direction de l’hôpital général de Douala, où il va rencontrer ses militants blessés.
Des manifestants se sont aussi regroupés à Yaoundé, au centre-ville, à Bafoussam et Mbouda dans la partie occidentale du Cameroun.
Tard dans la nuit, René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication, a dressé le bilan de cette journée de marche à l’appel du MRC.
"Aucun coup de feu à balles réelles n’a été tiré. A Douala, sept personnes ont été interpellées et ramenées au siège du MRC à Douala. 6 personnes ont été blessées parmi lesquelles, deux activistes bien connus du public. A Yaoundé, Bafoussam et Mbouda, plusieurs individus ont été interpellés et placés en garde à vue. Soit respectivement 62 à Yaoundé, 42 à Bafoussam et 13 à Mbouda", a annoncé M. Sadi au cours d’un point de presse.
Le gouvernement semble exacerbé par les appels à manifester du président du MRC, et promet de faire appliquer la loi contre ce parti politique.
"Si un responsable d’un parti politique décide de défier systématiquement l’autorité de l’Etat, en organisant des manifestations illégales, parfois dangereuses, le ministre de l’administration territoriale est en droit de prendre certaines mesures conservatoires, il y a l’interdiction provisoire de ce parti politique. Et si jamais des indices de perturbation de l’ordre public sont établis contre ce promoteur, son parti politique peut être définitivement interdit sur le territoire national", a prévenu Paul Atanga Nji, Ministre de l’administration territoriale.
Selon le chronogramme du MRC, ce parti entend organiser à Yaoundé, une marche spéciale, le 9 février prochain.