Six personnes inculpées après l'attaque du siège d'un quotidien sénégalais

Les Sénégalais lisent les nouvelles du matin, à Dakar, le 27 février 2012.

Au Sénégal, six personnes soupçonnées d'avoir participé à l'attaque du journal Les Echos ont été inculpées et écrouées vendredi soir à Dakar, a affirmé samedi une source proche du dossier. 

Ces personnes sont poursuivies pour pillage de biens appartenant à autrui et association de malfaiteurs.

"C'est une qualification criminelle. Ces faits sont punis de 10 ans de prison", a expliqué cette source, sans préciser l'identité des six personnes.

Lundi, le siège des Echos avait été vandalisé par des partisans présumés d'un guide religieux, qui reprochaient à la rédaction du quotidien d'avoir affirmé que ce dernier avait été contaminé par le Covid-19.

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Sept ordinateurs et un poste de télévision avaient été endommagés par une demi-douzaine d'hommes à la recherche de l'auteur de l'article, publié le jour même, affirmant que Serigne Moustapha Sy, figure de l'influente confrérie musulmane des tidianes et président du Parti de l'unité et du rassemblement (PUR), avait été "terrassé par le Covid-19" et admis à l'Hôpital principal de Dakar.

Le parti avait démenti ces "mensonges éhontés" dans un communiqué et affirmé que le président du PUR était "bien portant".

Reporter sans frontières (RSF) et des organisations locales de défense de la presse avaient dénoncé cette attaque.

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Le Sénégal a officiellement déclaré 10.432 cas de coronavirus, pour 214 décès. Des personnes contaminées ont dénoncé publiquement la "stigmatisation" dont elles ont été victimes lorsque leur maladie a été connue.