Six trafiquants présumés d'animaux arrêtés depuis février en Guinée

Des policiers perquisitionnent un véhicule à Conakry, Guinée, 11 octobre 2015.

Six trafiquants présumés d'animaux ont été arrêtés depuis février en Guinée, où plusieurs espèces protégées ont été découvertes dans des zoos illégaux, a indiqué jeudi une ONG environnementale ayant conduit les enquêtes en collaboration avec la police.

"Sur quatre opérations menées en février, mars et avril, il y a eu six arrestations", a déclaré à l'AFP Charlotte Houpline, fondatrice et directrice de l'ONG de protection de l'environnement Wara Conservation Project en Guinée (Wara-Guinée), qui existe depuis 2012.

Les dernières arrestations remontent au 12 avril, lors de deux opérations menées simultanément à Coyah, à l'est de Conakry, la capitale, et dans un village de la préfecture de Kindia (ouest). "Il y a quatre personnes arrêtées, dont un colonel", a indiqué Mme Houpline. Les trois autres personnes interpellées sont ses employés.

Le militaire "gérait un zoo privé illégal" et "il gardait également beaucoup d'animaux chez lui, à environ 100 km du zoo", a-t-elle dit.

Les deux opérations ont impliqué des agents d'Interpol en Guinée, des Eaux et Forêts, de la brigade de répression du banditisme en plus des personnels de Wara-Guinée et du réseau Eagle regroupant une dizaines d'ONG en faveur de l'application de la loi pour la protection de la faune, selon un communiqué de l'ONG.

Elles ont permis de secourir plusieurs animaux, selon le texte, des chimpanzés, crocodiles, tortues, grues couronnées et perroquets entre autres.

La plupart des animaux ont été relâchés dans un parc national, les grands singes ont été envoyés au sanctuaire du Centre de conservation pour chimpanzés (CCC) en Guinée, créée en 1997, qui les préparera à un retour à la vie sauvage.

Deux autres importants trafiquant supposés, un père et son fils, ont été arrêtés lors de deux opérations distinctes en collaboration avec les autorités environnementales et la police en février et mars, selon Mme Houpline et deux communiqués de Wara-Guinée.

En février, le père, Abdourahmane Sidibé, a été appréhendé après "cinq ans de recherche", dont un sous le coup d'un mandat d'arrêt international, après avoir fréquemment voyagé entre la Côte d'Ivoire, "et plusieurs pays africains, arabes et asiatiques".

En mars, le fils, Abdoul Salam Sidibé, a été arrêté à Conakry, après des années passées à brouiller ses pistes entre le Ghana, le Burkina Faso et le Mali.

Les deux hommes avaient été condamnés par contumace en août 2015 à cinq ans de prison en même temps qu'un complice présumé qui fut responsable national de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction).

Avec AFP