Au moins 15 personnes ont été tuées et 20 autres blessées lors d'une attaque menée dimanche par Al Shabab contre un hôtel de Mogadiscio, la capitale somalienne, selon un porte-parole de la police et des responsables médicaux.
Le bilan comprend 11 victimes et quatre assaillants, selon les responsables de la sécurité.
Un général à la retraite bien connu, Mohamed Nur Galal, et des jeunes couples en lune de miel, figurent parmi les victimes.
"Les jeunes couples nouvellement mariés venaient de l'étranger et ils passaient leur lune de miel à l'hôtel. On nous a dit lundi vers 3 heures du matin, heure locale, que leurs cadavres avaient été retrouvés dans leur chambre d'hôtel", a déclaré Farah Abdirahman, l'oncle de la mariée.
L'attaque dans l'un des hôtels populaires de Mogadiscio, l'Afrik Hotel, situé près de l'aéroport, a commencé par l'explosion d'une voiture piégée. Puis des hommes armés en uniforme militaire somalien ont investi le bâtiment et échangé des coups de feu avec les agents de sécurité.
Le siège de l'hôtel s'est poursuivi jusqu'aux alentours de minuit, les forces armées somaliennes se battant contre les quatre assaillants, retranchés dans une pièce du bâtiment principal, et secourant les clients.
Les shebab, qui ont revendiqué l'attaque dès dimanche, ont affirmé lundi que le général à la retraite, âgé de 80 ans et qui fut commandant des forces armées et ministre, était leur principale cible.
Les shebab tiennent M. Galal pour responsable de la mort d'un de leurs chefs, Adan Hashi Ayro, qui fut pourtant tué par un missile américain en 2008.
L'hôtel Afrik, situé près du KM4, un carrefour très fréquenté du centre de Mogadiscio, est notamment populaire auprès des officiels somaliens, des membres des forces de sécurité et des leaders communautaires.
L'attaque a démarré selon la police aux alentours de 17h00 et s'est poursuivie pendant environ six heures.
"Je n'ai jamais assisté à un tel niveau de dévastation. Nous avons trouvé le corps de mon collègue devant sa chambre mais je ne sais pas s'ils l'ont tué ou si il a été touché par une grenade", a affirmé à l'AFP Ali Ato, un témoin.
Les shebab ont contrôlé Mogadiscio, capitale d'une Somalie plongée dans le chaos depuis 30 ans, avant d'en être évincés en 2011 par les troupes de l'Union africaine (UA) qui soutiennent le fragile gouvernement fédéral. Ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent leurs opérations.
La Somalie devait tenir des élections présidentielle et législative avant le 8 février, mais ce processus s'est embourbé dans des désaccords entre le gouvernement, soutenu par la communauté internationale, et les États régionaux somaliens.