Les autorités ont attribué l'attentat aux shebab, rebelles islamistes radicaux affiliés à Al-Qaïda qui combattent le gouvernement en menant régulièrement ce type d'attaque contre des cibles sécuritaires, politiques et civiles. "Nous avons confirmé qu'au moins neuf civils ont été tués et 20 autres blessés dans l'explosion", a déclaré à l'AFP Mohamed Yusuf, un responsable de l'agence de sécurité nationale.
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"Cinq personnes sont mortes à l'extérieur du bâtiment et sur la route principale, y compris les conducteurs des véhicules qui passaient dans la zone, et quatre personnes autres à l'intérieur du restaurant", a précisé à l'AFP Mohamed Salad, un officier de la police somalienne. Un précédent bilan faisait état de 5 morts.
Les images publiées en ligne montrent une énorme boule de feu et des panaches de fumée s'élevant dans le ciel nocturne, alors que l'explosion a ravagé l'établissement populaire du centre-ville. "Une voiture piégée a explosé ce (dimanche) soir devant le restaurant Top Coffee... Placée par des terroristes kharijites", a assuré dimanche soir l'agence de presse nationale Sonna, voix des autorités, en employant le terme utilisé par ces dernières pour désigner les shebab.
Saïd Muktar était présent dans le café au moment de l'attentat. "J'ai entendu une énorme explosion, il y avait de la fumée, de la poussière et du feu devant le restaurant et nous avons paniqué", a-t-il raconté à l'AFP. Avec plusieurs autres personnes, "nous sommes précipités vers l'entrée principale, mais elle était complètement inaccessible, et nous avons dû revenir sur nos pas pour escalader le mur" à l'arrière du restaurant, a-t-il poursuivi.
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La police avait bouclé la zone, proche du complexe du palais présidentiel et qui était très fréquentée au moment de la déflagration. Le groupe des shebab a perpétré par le passé de nombreux attentats à la bombe et autres attaques à Mogadiscio et dans plusieurs régions de ce pays instable de la Corne de l'Afrique. Bien qu'ils aient été chassé de la capitale par les forces de l'Union africaine (UA) en 2011, les rebelles sont toujours très présents dans les zones rurales.
Guerre "totale"
Samedi, cinq détenus considérés comme des combattants du groupe islamique radical ont été tués dans des échanges de tirs lors d'une tentative d'évasion de la prison principale de Mogadiscio, durant laquelle trois gardiens ont été tués et 18 blessés, selon les autorités.
Le président somalien Hassan Sheikh Mohamud a promis une guerre "totale" contre les djihadistes. L'armée a joint ses forces à celles des milices claniques locales dans le cadre d'une campagne militaire soutenue par une force de l'Union africaine et des frappes aériennes américaines. Mais l'offensive a subi des revers, et les shebab ont affirmé début 2024 avoir pris de nombreuses localités dans le centre du pays.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a prévu dans une résolution le retrait de tous les effectifs de la mission de maintien de la paix de l'UA en Somalie au 31 décembre 2024, afin que la sécurité ne soit plus confiée qu'à l'armée et aux forces de l'ordre somaliennes.
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Quelque 4.000 soldats sur les 13.500 que compte la mission devaient partir avant la fin du mois de juin. Face à la demande de la Somalie de ralentir le retrait des troupes, le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a répondu qu'il "soutenait fermement (...) une approche progressive".