Un kamikaze a déclenché une énorme explosion qui a endommagé des bâtiments près du complexe de bureaux, suivie par une fusillade, a déclaré un porte-parole de la police somalienne, Sadik Dubishe, au terme de l'attaque de quatre heures.
Lire aussi : Nouvelle attaque des shebab contre un camp militaire somalien, sept soldats tués"Tous les six assaillant ont été tué. Cinq pendant la fusillade avec les forces de sécurité, et un s'est fait exploser", a narré M. Dubishe à la presse. "Six civils ont également été tués pendant l'attaque, et la situation est revenue à la normale".
Tout le personnel du bureau du maire a été secouru, selon la police. L'attaque a été revendiquée par le groupe islamiste radical des shebab, affilié à l'organisation jihadiste Al-Qaïda, au terme d'une semaine marquée par plusieurs attaques meurtrières des insurgés en Somalie.
Le quartier a été rapidement bouclé par les forces de sécurité, selon un témoin possédant une boutique près du lieu de l'attaque. Un autre témoin, Omar Nur, a dit qu'il était dans le centre commercial voisin quand une explosion s'est produite, et qu'il a "pu heureusement prendre la fuite sain et sauf".
Les shebab ont affirmé que leurs combattants "se sont frayés un chemin à l'intérieur du bâtiment visé après avoir tué les gardes de sécurité". Les shebab mènent une insurrection depuis 15 ans contre le fragile gouvernement central soutenu par la communauté internationale, avec des attaques meurtrières en Somalie et dans les pays voisins.
Semaine sanglante
Plusieurs attaques se sont produites cette semaine. Vendredi, sept soldats ont été tués dans une attaque contre un camp militaire par les islamistes, à Galcad, ville du centre du pays récemment reprise par les forces progouvernementales. Le Commandement des Etats-Unis pour l'Afrique (Africom) a précisé samedi dans un communiqué que cette attaque avait été menée par une centaine de shebab, et avait coûté la vie à "une trentaine" d'entre eux.
Mardi, les islamistes radicaux avaient déjà lancé une autre attaque contre un camp militaire, à Hawadley, à environ 60 km au nord de Mogadiscio, faisant 11 morts parmi les soldats. La veille, l'armée somalienne avait annoncé avoir repris, sans aucun combat, Harardhere, ville portuaire située à environ 500 km au nord de Mogadiscio et contrôlée depuis 2010 par les shebab. Le gouvernement avait assuré que la reprise de cette ville "stratégique" constituait une "victoire historique".
Ces derniers mois, l'armée et les milices claniques locales ont repris des pans entiers de territoire dans le centre du pays, dans le cadre d'une opération soutenue par des frappes aériennes américaines et une force de l'Union africaine. Mais les insurgés ont souvent riposté par des attaques sanglantes, soulignant leur capacité à frapper au cœur des villes et des installations militaires somaliennes malgré l'offensive.
La semaine dernière, huit personnes avaient été tuées par une explosion sur une route du centre du pays, selon al police. Et plus tôt en janvier, 19 personnes avait péri dans un double attentat à la voiture piégée à Mahas, toujous dans le centre.
Quoique chassés de Mogadiscio et des grands centres urbains depuis plus d'une décennies, les shebab restent enracinés dans certaines parties rurales du centre et du sud de la Somalie.
L'attaque la plus meurtrière des shebab depuis le lancement de l'offensive l'année dernière est survenue en octobre, avec 121 morts dans l'explosion de deux voitures piégées au ministère de l'Education à Mogadiscio. Le groupe a également été actif récemment de l'autre côté de la frontière, dans l'est du Kenya, pays qui contribue à la force de l'UA en Somalie, en menant plusieurs attaques meurtrières à petite échelle.