Selon la Constitution du jeune pays, indépendant depuis le 9 juillet 2011, des élections parlementaires et présidentielle devaient être organisées avant le 9 juillet 2015.
En février, le Conseil des ministres sud-soudanais avait déjà proposé une prolongation de la législature et du mandat de M. Kiir jusqu'en 2017. Mais mardi, le Parlement est donc allé plus loin, prévoyant le maintien de M. Kiir à la tête de l'Etat jusqu'à mi-2018.
"Le mandat est étendu de 36 mois", a affirmé un porte-parole de la Chambre basse Thomas Wani Kundu.
Cette mesure risque d'être perçue comme contre-productive par les médiateurs au conflit sud-soudanais, qui tentent depuis des mois d'arracher aux belligérants, le président Kiir et son ancien vice-président et rival Riek Machar, un accord de paix passant par un partage du pouvoir.
Le conflit sud-soudanais a éclaté en décembre 2013 au sein de l'armée sud-soudanaise, minée par des antagonismes politico-ethniques alimentés par la rivalité entre MM. Kiir et Machar.
Des groupes armés et milices tribales - plus ou moins contrôlables - ont depuis rejoint l'un ou l'autre camp.
La communauté internationale -- les pays de la région est-africaine mais aussi les Etats-Unis, les Européens et l'ONU -- assurent depuis plus d'un an une médiation dans ce conflit, jusqu'ici stérile. Les deux camps se sont empressés de violer chacun des nombreux cessez-le-feu signés au fil des mois.
La semaine dernière, le président Kiir a encore un peu plus enterré les espoirs de paix, en affirmant tout net qu'il n'accepterait pas, comme le proposent les médiateurs, de voir revenir Riek Machar à un poste de vice-président.
Mardi, M. Kundu a cependant estimé que la prolongation votée mardi allait dans le sens des efforts de paix.
"Tous ces amendements ont été initiés par le président pour donner une chance à la paix. Ces trois ans (supplémentaires) sont destinés à nous donner une chance de nous préparer (...) à organiser des élections libres et justes", a-t-il déclaré.
Le conflit civil sud-soudanais, entré dans son seizième mois, a déjà fait des dizaines de milliers de morts. Il a aussi contraint au moins deux millions de personnes à fuir leurs foyers.
VOA/AFP