Marquées par une faible participation, les élections présidentielle et parlementaires nationale et régionales, commencées lundi, avaient été prolongées d'un jour, jusqu'à jeudi à 16H00 GMT, par la commission électorale.
Au bureau de vote installé dans une école du centre de la capitale Khartoum, seule une poignée d'électeurs sont arrivés avant l'heure de fermeture, a constaté un correspondant de l'AFP.
Arrivé au pouvoir en 1989 à la faveur d'un coup d'Etat et âgé de 71 ans, le général Béchir est d'ores et déjà assuré d'être réélu pour un nouveau mandat de cinq ans puisque qu'il n'affronte que des candidats peu connus et que la majorité de l'opposition boycotte le scrutin.
De ce fait, très peu d'électeurs se sont rendus aux urnes.
Deux des 15 candidats à la présidentielle, les indépendants Omar Awad al-Karim et Ahmed Radi, se sont retirés de l'élection en dénonçant des irrégularités constatées lors du scrutin.
De plus, des problèmes administratifs et des violences dans les Etats du Darfour (ouest) et du Kordofan-Sud, meurtris par des rébellions, ont perturbé ces deuxièmes élections multipartites depuis 1989.
Un bureau de vote dans la région d'Al-Sarif au Darfour-Nord a été la cible de tirs d'hommes armés qui ont emporté certaines urnes jeudi, a déclaré le porte-parole de la commission électorale Al-Hadi Mohammed Ahmed lors d'une conférence de presse.
Dans le Kordofan-Sud, des rebelles ont bombardé la capitale Kadougli mercredi mais le vote n'a pas été perturbé, a-t-il ajouté. Les rebelles avaient lancé plusieurs attaques depuis lundi contre les bureaux de vote, fermant trois d'entre eux.
Dans d'autres régions, une commission d'enquête a fait état d'irrégularités dans un bureau de vote dans une région de l'est du pays et les responsables ont été déférés devant la justice, selon M. Ahmed.
Le vote se poursuivra néanmoins jusqu'à vendredi à 19H00 GMT dans l'Etat de Jazira dans le centre du pays, en raison de problèmes dans le transfert de bulletins dans 152 bureaux de vote. Certains bureaux resteront ouverts en outre jusqu'à samedi dans une région du Darfour-Nord.
Le dépouillement et le comptage des voix doit commencer vendredi matin.
Les résultats sont attendus fin avril, mais si un candidat n'obtient pas à la majorité, un second tour sera nécessaire.
Néanmoins pour la n°2 du parti d'opposition Oumma, Maryam al-Mahdi, "Béchir va rafler toutes les voix pour la présidentielle. Il n'y a absolument aucune compétition".