Peine de mort pour le porte-parole des rebelles du Soudan du Sud

Lul Ruai Koang (G), porte-parole militaire de l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS) et James Gatdet Dak, porte-parole du chef de l'opposition Riek Machar (D), à Addis Abeba le 9 mai 2014.

Le porte-parole des rebelles du Soudan du Sud, James Gatdet Dak, a été condamné à mort pour trahison  lundi, un an après avoir été expulsé du Kenya où il avait obtenu le statut de réfugié.

"Peine de mort par pendaison", a déclaré le juge Ladu Armenio d'un tribunal de Juba à l'accusé reconnu coupable de trahison et d'autres crimes contre l'Etat. L'ancien journaliste, qui a proclamé son innocence, a également été condamné à 21 ans de prison, une peine qu'il devrait purger avant son exécution.


Cette condamnation intervient alors que des négociations de paix engagées entre le gouvernement sud-soudanais et les rebelles sont au point mort en Ethiopie et que les deux camps s'accusent mutuellement d'avoir lancé des opérations militaires contre l'autre.

James Gatdet avait fui son pays et avait obtenu le statut de réfugié au Kenya d'où il a néanmoins été expulsé vers le Soudan du Sud en novembre 2016, en violation du droit international.

Lire aussi : Nairobi expulse un représentant du chef rebelle sud-soudanais Riek Machar

Son expulsion avait eu lieu après qu'il eut salué le renvoi du chef de la force de l'ONU au Soudan du Sud, un général kényan, accusé de ne pas avoir réussi à protéger les populations civiles.

Le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) avait à l'époque exprimé sa "profonde préoccupation" quant au sort de M. Gatdet.

Le Soudan du Sud a obtenu en 2011 son indépendance du Soudan mais, un peu plus de deux ans plus tard, une guerre civile a éclaté en décembre 2013, entre le président Salva Kiir et son rival, l'ex vice-président Riek Machar.

Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et forcé près de quatre millions de gens, soit environ un tiers de la population, à quitter leur domicile.

Les défenseurs de M. Gatdet s'étaient retirés de son procès le mois dernier, affirmant que l'accusé aurait dû bénéficier d'une libération dans le cadre du dernier l'accord de paix intervenu entre les deux camps, en décembre, mais pas plus respecté sur le terrain que les précédents.

Lundi, les pourparlers de paix ont achoppé en Ethiopie sur des accusations mutuelles d'attaque et des équipes chargées de contrôler le respect du cessez-le-feu ont été envoyées dans la région de Nasir, foyer des affrontements, dans l'extrême Est.

Avec AFP