Supprimer des emplois, parfois "un péché gravissime" selon le pape

Le pape François salue la foule à son arrivée pour son audience générale hebdomadaire à Place Saint-Pierre, au Vatican, le mercredi 1er mars 2017.

Fermer des usines et supprimer des emplois pour des motifs économiques troubles constitue "un péché gravissime", a lancé le pape François sur la place Saint-Pierre à l'occasion de son audience générale du mercredi.

"Le travail vous donne de la dignité, les responsables politiques et les dirigeants ont l'obligation de tout faire pour que chaque homme et chaque femme puisse travailler et ainsi garder la tête haute, regarder les autres en face avec dignité", a improvisé le souverain pontife, reprenant un thème qui lui est cher.

"Celui qui pour des manœuvres économiques, pour réaliser des affaires pas complètement claires, ferme des usines, ferme des entreprises et supprime le travail d'hommes, cette personne fait un péché gravissime", a ajouté le pape François.

Le pape a fait cette déclaration après avoir salué dans la foule de la place Saint-Pierre à Rome un groupe de travailleurs du bouquet de chaînes satellitaires Sky Italia soumis à un projet de plan social prévoyant notamment 200 licenciements et 300 mutations.

"J'ai une pensée spéciale pour les travailleurs de Sky Italia et j'espère que leur situation de travail pourra trouver une solution rapide, dans le respect des droits de tous, surtout des familles", a-t-il commenté sous les applaudissements.

Lors d'audiences publiques au Vatican, le pape argentin a déjà plusieurs fois pris la défense de travailleurs menacés de licenciement, fustigeant "l'argent-roi" et la finance aveugle. Il réfute néanmoins être "marxiste". Selon lui, ses prises de position, jugées parfois radicales, correspondent parfaitement à la doctrine sociale de l'Eglise, formulée déjà à la fin du XIXème siècle sous le pape Léon XIII.

Avec AFP