Un cordon de policiers en tenue anti-émeutes a interdit le passage au véhicule de M. Sonko au bout de sa rue à la sortie de chez lui dans la capitale, ont montré des images diffusées en direct sur les réseaux sociaux. Après un bref échange, M. Sonko est rentré chez lui.
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Ces mesures sont une illustration des crispations qui vont grandissant à moins d'un an de la présidentielle et qui font craindre des violences dans un pays réputé comme un rare îlot de stabilité dans une région troublée. Le procès de M. Sonko jeudi s'annonce comme un rendez-vous à risques.
"Il ne peut plus sortir de chez lui depuis hier soir. Il doit se rendre à des marches, à Guédiawaye par exemple, et il ne peut pas y aller. On ne sait pas pourquoi, il n'y a pas de décision de justice l'assignant à résidence", a dit à l'AFP Ousseynou Ly, porte-parole du Pastef, le parti de M. Sonko.
Les forces de l'ordre ont dressé des barrages dans les rues menant au domicile de M. Sonko, a constaté un journaliste de l'AFP. Le préfet de Dakar Mor Talla Tine a par ailleurs interdit par arrêté une manifestation prévue mercredi après-midi. Il invoque des "menaces réelles à l'ordre public" et l'existence d'un chantier sur l'itinéraire choisi.
L'opposition a appelé à des manifestations sur tout le territoire ce mercredi pour dénoncer "l'instrumentalisation" de la justice et les arrestations "arbitraires", selon les organisateurs. Des rassemblements sont autorisés en dehors de Dakar.
Les autorités avaient autorisé un meeting autour de M. Sonko mardi dans la capitale. Devant des milliers de personnes, il a dit être "prêt à (se) battre". "Le 14, le 15 et le 16 (mars), autorisation ou pas, nous ferons face (au président) Macky Sall, à sa police et sa gendarmerie", a-t-il déclaré.
M. Sonko doit comparaître jeudi pour diffamation contre un ministre. Ce dossier judiciaire et un autre pour viols présumés font peser une hypothèque sur sa candidature à la présidentielle et sont sources de tensions depuis deux ans. M. Sonko crie au complot ourdi par le pouvoir pour l'éliminer politiquement.
Outre les préoccupations socio-économiques, le doute que le président Macky Sall entretient sur son intention de briguer ou non un troisième mandat contribue aussi à dresser les camps adverses les uns contre les autres.