La Chine considère Taïwan comme partie intégrante de son territoire, susceptible d'être repris par la force. L'île est politiquement séparée de la République populaire de Chine depuis la prise du pouvoir par les communistes à Pékin en 1949.
Après huit ans de rapprochement, les relations se sont considérablement rafraîchies depuis l'arrivée au pouvoir l'an dernier à Taïwan de la présidente Tsai Ing-wen.
Alors qu'il présentait au Parlement son rapport quadriennal, le ministre de la Défense Feng Shih-kuan a répondu "oui" à un député qui l'interrogeait pour savoir si Taïwan était capable de tirer sur la Chine continentale.
"C'est la première fois que le ministère confirme cela", a déclaré à l'AFP le député Wang Ting-yu, soulignant que les missiles taïwanais ont une portée supérieure à 1.500 km.
Le ministère avait indiqué dans le passé avoir produit des missiles de croisières mais n'avait jamais publiquement fait état de leur capacité.
Le rapport du ministère de la Défense s'engage à créer une meilleure protection militaire pour Taïwan.
"Si l'ennemi insistait pour nous envahir, nous affaiblirions ses capacités en frappant les soldats ennemis chez eux dans leurs bases, en les combattant sur mer, en les écrasant à leur approche des côtes et en les éliminant sur les plages", selon le rapport.
La Chine dispose de plus de 1.500 missiles dirigés sur Taïwan, selon le ministère de la Défense.
L'armée taïwanaise, qui compte environ 200.000 soldats, ne représente qu'une fraction de l'armée chinoise forte de 2,3 millions d'hommes.
Le ministre de la Défense a ajouté qu'il espérait augmenter les dépenses militaires à 3% du PIB en 2018 contre 2% cette année ce qui serait la plus forte proportion depuis dix ans.
Depuis l'arrivée de Mme Tsai au pouvoir, Pékin a coupé toute communication officielle avec Taïwan puis accru ses manœuvres militaires près de l'île après un entretien téléphonique début décembre entre la présidente taïwanaise et le nouveau président américain Donald Trump qui rompait avec 40 ans de diplomatie.
Les Etats-Unis sont le principal allié de Taïwan et son premier fournisseur d'armes même s'ils ont cessé leurs relations diplomatiques avec Taïwan en 1979 pour reconnaître Pékin.
Le rapport sur la défense était présenté jeudi alors qu'une nouvelle affaire d'espionnage impliquant la Chine touchait Taïwan.
Selon des médias locaux, un ancien garde du corps de l'ex-vice-présidente Annette Lu a été arrêté pour espionnage présumé en faveur de la Chine et tentative de recruter des militaires.
Avec AFP