Vive émotion après la mort d'une étudiante tuée par la police en Tanzanie

Des partisans du Chadema manifestent à Dar es Salaam, Tanzanie, 20 juin 2017. (Facebook/Chadema)

La mort d'une étudiante de 22 ans touchée par une balle perdue de la police vendredi soir pendant la répression d'une marche de l'opposition en Tanzanie a suscité une vague d'indignation dans le pays où stars de la musique, associations et certains hommes politiques demandent que justice soit rendue.

La police a reconnu qu'une balle avait atteint la jeune femme au moment où les forces de l'ordre recourraient à des tirs de sommation pour dégager la voie publique envahie par des partisans du Chadema, principal parti de l'opposition, à Dar es Salaam, capitale économique du pays.

L'organisation des étudiants de l'université de Dar es Salaam (DARUSO) a reproché à la police d'avoir fait un "usage excessif de la force" et dénoncé "un acte sauvage qui doit être condamné par tout Tanzanien", dans un communiqué.

"C'est de la cruauté, cette jeune fille n'avait commis aucun crime", a renchéri, sur son compte Instagram, Hussein Bashe, jeune député du parti au pouvoir réputé pour son franc–parler.

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La police était intervenue lorsque les membres du Chadema s'étaient mis en marche vendredi en fin de journée vers le bureau local de la Commission électorale pour exiger des accréditations afin d'observer le déroulement d'une élection législative partielle prévue samedi.

"Si la Commission électorale avait délivré à temps ces autorisations, la manifestation qui a conduit à la mort de cette jeune fille n'aurait pas eu lieu. Nous avions demandé que la Commission traite tous les partis de la même façon", a insisté M. Bashe, exigeant "que celui qui a ôté la vie à cette fille soit identifié".


Zitto Kabwe, député et leader du parti d'opposition l'Alliance pour le changement et la transparence (Alliance for Change and Transparency) a également partagé son indignation, à la suite du décès de l'étudiante et de celui, lundi, d'un responsable local du Chadema frappé à mort par des inconnus.

"Deux morts en une semaine juste pour une élection partielle ? La vie humaine n'a donc pas de prix ? Mais jusqu'à quand nous contenterons–nous seulement de blâmer et condamner et crier ? Sommes-nous trop faibles pour mettre fin à cette menace ?", a tweeté l’élu.

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La scène musicale tanzanienne s'est également jointe à ce concert de condamnations. "Il est coupable de garder le silence face à des actes de ce genre", a tweeté l'artiste de hip-hop et député Joseph Haule.

"La balle qui t'a emportée aurait pu tout aussi bien emporter mon enfant ou tout autre enfant innocent. Nous sommes nombreux à pleurer ta perte", a réagi de son côté le rappeur Roma Mkatoliki.

Avec AFP