Cette grève se fait beaucoup sentir dans le domaine de la santé publique et de l’éducation.
Le ministère de l’éducation nationale, surtout le service courrier souvent bondé du monde, a été désert ce vendredi. Sauf au cabinet du ministre et au secrétariat général où quelques agents se sont présentés à leur poste.
Dans les principaux établissements sanitaires, la désolation est à son comble. Même le service minimum est à peine assuré.
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Un patient rencontré dans les couloirs de l’hôpital général national de référence affirme qu’il est obligé de revenir un autre jour pour passer des examens de radiologie.
Le même constat est fait par Jean Bosco Maga, porte-parole de la Coalition Trop c’est trop qui soutient la grève.
"Les travailleurs ont observé cette grève au-delà même des consignes qui sont données parce que certains ont refusé même l’instauration d’un service minimum au niveau des hôpitaux. Et les autorités sont obligées de se référer aux responsables pour demander qu’il y ait un peu de flexibilité afin de maintenir le service minimum," explique M. Maga.
Cette grève a également paralysé l’administration générale malgré la mise en garde du ministre de la Fonction publique contre les travailleurs du secteur public.
Pour preuve, au trésor public, les responsables utilisent l’argument de la paie des fonctionnaires de l’Etat pour obliger les agents à venir au travail.
Tous les grévistes se retrouvent au niveau de la bourse du travail et chacun fait son petit commentaire sur la libération éventuelle de quatre leaders de la société civile détenus au niveau de la maison d’arrêt.
"De toutes les manières, c’est un problème de solidarité. A partir de lundi, c’est la grève sèche dans tous les hôpitaux sur tout l’ensemble du territoire. C’est totalement une provocation. Est-ce qu’une décision d’un ministre de l’Intérieur disant qu’il empêche les manifestations est au-dessus de la loi ? Les gens n’ont même pas encore commencé à marcher et les arrête. Ceux qui ont arrêté, n’ont qu’en endosser la responsabilité", soutient Gounoung Vaïma Gangfaré, secrétaire général adjoint de l’Union des Syndicats du Tchad (UST).
La tentative du médiateur national pour cette libération a échoué.
La plate-forme "Ça suffit" a aussi tôt improvisé une déclaration.
"Les messages du médiateur nous ont fait savoir que le principe de la libération est acquis sans toutefois nous préciser si cet acquis est juridique ou politique. Nous tenons à affirmer que la libération éventuelle de nos camarades par le régime n’entame en rien notre lutte pour le droit de vivre honnêtement et dignement", prévient Albissaty Saleh Allazam, un des porte-paroles de ladite plate-forme.
Selon lui, les différentes plateformes soutiennent que la levée du mot d’ordre de la grève ne sera effective que lorsque les leaders de la société civile seront libres de tout mouvement.