Tchad : passe d’armes entre le gouvernement et la coalition « Trop c’est trop »

Une tchadienne, produits vend des produits cosmétiques qu'elle porte sur la tête pour subvenir aux besoins de sa famille.

Dans une communication jeudi, le Premier ministre Deubet a fait état d’une « forme de dérive inexplicable » et d’un « activisme politique » en cours au Tchad du fait des activités de « Trop c’est trop ».

Le Premier ministre tchadien Pahimi Kalzeubet Deubet a effectué, jeudi, une vigoureuse sortie contre « Trop c’est trop », une coalition lancée le 18 novembre par 15 groupe de la société civile, avec pour objectif « de se prononcer sur des questions de gouvernance » au Tchad et « de défendre les intérêts de la population tchadienne à travers une mobilisation citoyenne. »

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Le Premier ministre tchadien Pahimi Kalzeubet Deubet

Dans une communication jeudi, le Premier ministre Deubet a fait état d’une « forme de dérive inexplicable » et d’un « activisme politique » en cours au Tchad du fait des activités de « Trop c’est trop ». Il a accusé les groupes de cette coalition d’adopter « des stratégies de lutte bien éloignées de ce que la loi leur reconnaît. » Selon Pahimi Kalzeubet Deubet, la coalition fait « une lecture erronée ou délibérément tendancieuse de l’évolution de la situation sociale » qui, à son avis, « représente un danger pour la cohésion sociale et la stabilité du pays. » Il sommé les groupes de la société civile de « mettre un terme aux violences verbales qui suscitent des clivages.»

Pour sa part, Banadji Boguel Pyrhus, rapporteur de la coalition « Trop c’est Trop », dit avoir relevé dans la communication du Premier ministre tchadien « des menaces, des intimidations formulées à l'endroit de la société civile. » La coalition s’inscrit dans une logique de revendication d’une amélioration des conditions de vie des Tchadiens, a-t-il dit. « Nous sommes là pour faire des propositions au gouvernement pour pouvoir améliorer cette situation-là », a déclaré Banadji Boguel Pyrhus, assurant que « Trop c’est trop » n’ambitionne pas « d’arracher le pouvoir ou de renverser un régime quelconque. » Il a déploré que le Premier ministre n’ait pas convié la coalition à un échange sur les problèmes actuels du pays. « Trop c’est trop » ne se laissera pas intimider dans sa quête de solutions aux difficultés quotidiennes des Tchadiens, a déclaré le rapporteur de la coalition.

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Banadji Boguel Pyrhus, rapporteur de la coalition « Trop c’est Trop »,

Dans la déclaration de création de « Trop c’est trop », les promoteurs dénoncent « une déliquescence totale de l’Etat tchadien. » Ils ont dénoncé les difficultés d’accès au ciment et au carburant produits au Tchad, les arriérés de salaire des fonctionnaires et des bourses des étudiants, « la suppression des avantages, c’est-à-dire des indemnités, des enseignants, des agents sanitaires et sociaux », entre autres. « Trop c’est trop » dit se réserver « le droit de prendre les décisions qui s’imposent » si des mesures ne sont pas initiées pour résoudre les différents problèmes que la coalition a soulevés.