Polémique suite au rejet de plusieurs candidatures du MPS aux élections tchadiennes

Max Kemkoï, porte-parole du GCAP (VOA Afrique/André Kodmadjingar).

Au Tchad, le rejet des candidatures de plusieurs candidats du MPS, l’ancien parti au pouvoir, par l’ANGE pour les élections législatives, provinciales et municipales prévues pour le 29 décembre, dont celle du secrétaire général Mahamat Zen Bada alimente les débats dans le milieu politique.

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Le rejet de plusieurs candidatures pour les élections de décembre fait débat au Tchad

« Je crois c’est une décision assez courageuse qui servira de leçon et si cela peut être appliquer par toutes les autres institutions, le Tchad s’en sortira mieux parce qu’il y en a beaucoup des délinquants qui ont mis à mal ce pays mais qui continuent à occuper de hauts postes » a déclaré Manga Jean Bosco, juriste et écrivain tchadien. Pour l’activiste Rassou Gagué, il faut que le toilettage soit fait dans toute l’administration pour dénicher les criminels économiques.

« En principe, dans un pays normal, les personnes condamnées ne peuvent occuper un poste de responsabilité de ce genre. L’ANGE a déjà posé un acte et donc il faut faire le toilettage. Sinon pourquoi les autres doivent purger leur peine à la maison d’arrêt, et les autres jouissent d’impunité totale s’interroge-t-il. Ils ont détourné, ils ont enterré carrément le pays. 1 milliard déjà, ça peut aider à construire plusieurs salles de classes » a-t-il déclaré.

Cette annulation de certaines candidatures des caciques du MPS, le parti du feu Maréchal Idriss Deby Itno, n’est pas suffisante pour le Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP). Max Kemkoi, l’un des porte-paroles dudit regroupement politique, a rappelé que ce n’est pas en rejetant sous instruction les candidatures de quelques condamnés du MPS que l’ANGE va prouver son impartialité. Pour lui celui, qui dirige le MPS est un condamné. Or, un condamné ne peut pas diriger un parti politique et, partant, poser des actes administratifs comme ceux de signer les actes de candidatures pour des élections majeurs comme des élections législatives.

"C’est toute cette liste provisoire qui est nulle et de nul effet donc nous exigeons l'annulation pure et simple de l’organisation de ces élections", a martelé le porte-parole du GCAP. Max Kemkoï informe que non seulement son organisation entend engager un recours en inconstitutionnalité contre ce processus pour exiger son annulation, mais il prône le boycott actif des prochaines élections.

Pour un pays aux prises avec les menaces manifestes de sécurité actuelle et sur la stabilité et compte tenu de la situation intérieure et sociopolitiques et économiques désastreuses, dit-il, le bon sens politique et patriotique aurait voulu que les acteurs politiques s’arrêtent pour envisager les choses de manière régulière et consensuelle pour sauver ce qu’il reste à sauver de la légitimité des dirigeants et des institutions grâce à ces élections.

Manga Jean Bosco, juriste et écrivain (VOA Afrique/André Kodmadjingar).

Pour Manga Jean Bosco, juriste et écrivain tchadien, les actes signés par Mahamat Zen Bada secrétaire général du MPS ne peuvent pas être remis en cause puisque les textes de base de son parti ne prévoient pas ces genres d’incompatibilité. Pour lui, le MPS est une association politique et dans ces textes, il n’est dit nulle part qu’une personne condamnée ne peut pas signer des actes ou bien signer une décision au nom de son parti. Donc dit-il, toutes les décisions qui sont prises par ce dernier, reste valablent jusqu’à preuve du contraire.