Les ONG tchadiennes de défense des droits de l’homme dénoncent la suspension d'un de leurs leaders

Mahamat Nour Ahmat Ibedou, secrétaires général de la CTDDH suspendu par une ordonnance judicaire, au Tchad, le 23 août 2020. (VOA/André Kodmadjingar)

Mahamat Nour Ahmat Ibédou, secrétaire général de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDDH), a été suspendu de ses fonctions par le président du tribunal de grande instance de N’Djamena.

La décision fait suite à une requête introduite par quelques militants mécontents qui accusent ce leader charismatique de la société civile de gestion patrimoniale et opaque de l’organisation au mépris des textes qui régissent leurs activités.

Le président du tribunal a jugé la requête fondée et a suspendu M. Ibedou de ses activités le 12 août dernier.

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Suspension d’un défenseur d’une ONG des droits de l’homme

Pour Abbas Al-Hassane, rapporteur du comité exécutif national de la CTDDH, le meneur des plaintifs n’a pas qualité d’agir au nom de l’organisation puisqu’il avait été suspendu pour détournement de fonds. Il dénonce un "complot orchestré par les plus hautes autorités du pays".

Contacté par VOA Afrique pour sa version des faits, l’auteur de la requête Ahmat Hassaballah Mahamat a laissé entendre qu’il s’exprimera sur cette affaire au moment opportun.​

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Tout en apportant le soutien de son organisation au secrétaire général de la CTDDH, le président du Collectif des associations de défense des droits de l’homme, Me Salomon Nodjitoloum, exprime ses vives préoccupations et estime que cette procédure est une atteinte grave à la liberté associative.

"Ibedou n’a fait que faire son travail, et celui qui n’est content de son travail peut aller se plaindre mais utiliser un de ses militants pour le suspendre de ses fonctions de secrétaire général d’une association n’est pas normal", a déclaré Me Salomon Nodjitoloum.

Le président du tribunal de grande instance de N’Djamena Hamid Moustapha Nour invite les personnes qui soulèvent des doutes sur son verdict à faire appel.

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Pour le président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme, Me Max Loangar, "​il n’appartient pas à une juridiction de s’ingérer dans les affaires internes et de suspendre le responsable d’une association".

Les organisations de la société civile estiment qu'il s'agit en fait d'un acharnement orchestré contre Mahamat Nour Ahmat Ibédou pour ses critiques acerbes contre le régime de N’Djamena.