La note remise à l'ambassadeur suisse, Giulio Haas, par le responsable des affaires américaines au ministère, Mohammad Keshavarz-Zadeh, qualifie une décision de la Cour suprême américaine de geler deux milliards de dollars de fonds iraniens, de "violation claire d'engagements communs acceptés" par l'Iran et les Etats-Unis.
Parmi ces engagements figure la protection "des fonds et des biens" de l'Iran aux Etats-Unis, selon un communiqué du ministère.
Lundi, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, avait menacé Washington de poursuites devant la Cour internationale de justice (CIJ) si ces deux milliards de dollars gelés à New York étaient "détournés" pour dédommager des victimes d'attentats.
Il y une semaine, la Cour suprême américaine a décidé que l'Iran devrait s'acquitter de cette somme prélevée sur ses fonds gelés aux Etats-Unis et réclamée par un millier de proches de victimes américaines d'attentats fomentés ou soutenus par Téhéran.
Parmi ces proches, figurent ceux des 241 soldats américains tués le 23 octobre 1983 dans deux attentats suicide qui avaient frappé les contingents américain et français de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth.
Lors de sa convocation, l'ambassadeur suisse s'est également vu remettre une protestation concernant une autre décision de justice américaine sur le dédommagement par l'Iran des victimes des attentats du 11 septembre 2001 à New York (plus de 3.000 morts).
A la suite d'une plainte d'une des victimes, un tribunal de New York a condamné en mars l'Iran à leur payer 10,5 milliards dollars de compensations pour n'avoir pu prouver qu'il n'avait pas aidé les auteurs de ces attentats revendiqués par Al-Qaïda.
Ces "accusations sans fondement contre notre pays, sans aucune preuve (...) sont ridicules et contraires à toutes les normes internationales reconnues", indique la note du ministère iranien.
Ces deux affaires interviennent dans un contexte de difficile rapprochement entre les diplomaties iranienne et américaine, neuf mois après la signature à Vienne de l'accord historique sur le nucléaire iranien.
Washington et Téhéran avaient rompu leurs relations diplomatiques après la révolution islamique de 1979, marquée par une longue prise d'otages à l'ambassade américaine de Téhéran menée par des étudiants iraniens proches du nouveau régime révolutionnaire.
Avec AFP