Test électoral pour Donald Trump en Géorgie

Les militants du candidat Jon Ossoff écoutent son intervention lors d'un rassemblement à Roswell, Géorgie, le 17 avril 2017.

Une élection partielle dans l'Etat de Géorgie retient ce mardi toute l'attention des commentateurs politiques aux Etats-Unis, dans ce qui est considéré comme un scrutin test pour Donald Trump trois mois après son entrée en fonctions.

Jon Ossoff, un candidat démocrate inconnu de 30 ans, espère profiter de l'impopularité de Donald Trump pour s'emparer d'une circonscription de Géorgie (sud-est) aux mains des républicains depuis près de 40 ans.

"Nous visons certainement une victoire définitive dès aujourd'hui. Mais une élection partielle est toujours spéciale. C'est difficile de prédire l'issue", a-t-il déclaré sur CNN, mardi matin à l'ouverture du premier tour.

Si Jon Ossoff échoue à l'emporter au premier tour, le second tour aura lieu le 20 juin, face à des républicains rassemblés, au lieu d'une dizaine de candidats aujourd'hui, et donc potentiellement plus forts.

Aucun démocrate n'a été élu depuis 1978 dans cette circonscription d'une banlieue blanche, relativement aisée et conservatrice d'Atlanta. Mais Jon Ossoff est en tête des sondages parmi les 18 candidats.

Le candidat démocrate Jon Ossoff.

Un victoire du démocrate, crédité d'environ 40% des intentions de vote, infligerait un revers embarrassant à Donald Trump et serait de mauvaise augure pour les républicains dans la bataille qui s'annonce pour le contrôle du Congrès avec les élections de mi-mandat en 2018.

"Tout le monde cherche des implications nationales, mais toute la politique est locale", a nuancé le jeune candidat.

Conscient du danger, le président américain s'est impliqué personnellement dans cette élection partielle, déclenchée par l'entrée au gouvernement comme ministre de la Santé de Tom Price, dernier élu en date.

"Le démocrate Jon Ossoff serait un désastre au Congrès", a tweeté mardi Donald Trump, accusant le candidat d'être "TRES faible sur la délinquance et l'immigration illégale".

"Les républicains doivent aller VOTER aujourd'hui", a-t-il ajouté, dans une tentative pour mobiliser sa base électorale dans une circonscription qu'il n'avait remporté qu'avec 1,5 point d'avance sur Hillary Clinton en novembre.

Les démocrates comptent sur l'impopularité du président Trump pour combler l'écart. Les Américains ne sont plus que 45% à juger qu'il tient ses promesses, contre 62% en février, selon Gallup. En tout, 40% ont une opinion favorable du milliardaire, faisant de lui le président américain le plus impopulaire de l'histoire des sondages en début de mandat.

Une statistique témoigne de l'engouement extraordinaire pour cette partielle: c'est la 11e élection la plus chère de l'histoire de la Chambre des représentants, selon l'organisation spécialisée dans le financement électoral, Center for Responsive Politics, alors que la campagne n'a duré que quatre mois.

Si d'ordinaire le candidat démocrate ne récolte que quelques dizaines de milliers de dollars, cette année Jon Ossoff a levé plus de huit millions de dollars. Les dons viennent presque entièrement de l'extérieur de la Géorgie.