"Nous exhortons les gouvernements d'Ethiopie et d'Erythrée, ainsi que le TPLF (mouvement rebelle du Front de libération du peuple du Tigré, ndlr) à faire rendre des comptes aux responsables de ces atrocités", a déclaré le secrétaire d'Etat américain devant la presse, quelques jours après sa visite à Addis Abeba, la capitale éthiopienne. "Beaucoup de ces actes n'ont pas été commis au hasard ou résulté d'une conséquence indirecte de la guerre. Ils étaient calculés et délibérés", a déclaré le secrétaire d'Etat américain devant la presse, quelques jours après sa visite à Addis Abeba, la capitale éthiopienne.
Lire aussi : Tigré: Blinken appelle à établir les responsabilités dans les atrocitésIl a précisé que le département d'Etat avait mené une "enquête approfondie de la loi et des faits" et conclut que ces crimes de guerre avaient été commis par toutes les parties en présence, y compris par des forces venant de la région voisine d'Amhara. "Nous exhortons les gouvernements d'Ethiopie et d'Erythrée, ainsi que le TPLF (mouvement rebelle du Front de libération du peuple du Tigré, ndlr) à faire rendre des comptes aux responsables de ces atrocités", a-t-il encore déclaré.
"Le conflit dans le nord de l'Ethiopie a été dévastateur. Des hommes, femmes et enfants ont été tués. Des femmes et des filles ont été sujettes à des formes de violences sexuelles inouïes. Des milliers de personnes ont été déplacées de force. Des communautés entières ont été prises pour cible en raison de leur origine ethnique,", a-t-il poursuivi.
Le bilan exact est difficile à évaluer, mais les Etats-Unis estiment que quelque 500.000 personnes ont péri durant ce conflit. Lors de son déplacement en Ethiopie la semaine dernière, M. Blinken n'avait pas explicitement évoqué des crimes de guerre ou contre l'humanité tout en appelant à "la réconciliation et l'établissement des responsabilités" dans les atrocités du conflit au Tigré. Il s'y était notamment entretenu avec le Premier ministre Abiy Ahmed, puis avec des représentants des autorités rebelles de la région du Tigré, dans le nord de l'Ethiopie.
Les deux parties ont promis d'appliquer l'accord de paix signé le 2 novembre à Pretoria, qui a mis fin à deux ans de conflit meurtrier, avait-il alors assuré. Interrogé pour savoir pourquoi il n'avait pas fait cette détermination sur place, M. Blinken a répondu qu'il était "approprié" de le faire à l'occasion de la publication ce lundi du rapport annuel du département d'Etat sur les droits humains.