Timide reprise du dialogue entre l'opposition et le pouvoir au Togo

Le président de l'opposition Jean-Pierre Fabre, et la secrétaire-générale Brigitte Adjamagbo Johnson à Lomé, le 25 août 2017.

Le dialogue entre l'opposition, le gouvernement togolais et le parti au pouvoir à Lomé, l'Union pour la République, a repris mercredi après trois mois de suspension, sous l'égide des facilitateurs, les présidents guinéen et ghanéen, a annoncé la présidence togolaise.

"Les présidents ghanéen (Nana Akufo-Addo) et guinéen (Alpha Condé) sont arrivés à Lomé pour la poursuite du dialogue politique engagé depuis février dernier", a fait savoir la présidence togolaise dans un communiqué publié mercredi.

"Au termes des échanges -avec les parties prenantes- ils feront des propositions à la conférence des chefs d'Etat lors du prochain sommet de la CEDEAO (Commission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest)", est-il indiqué.

La présidence avertit toutefois l'opposition et les facilitateurs "qu'aucune décision ne remettra en cause l'ordre constitutionnel, tel qu'il en a été décidé dans le règlement intérieur du dialogue".

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Cette mise en garde est le principal point d'achoppement du dialogue, puisque l'opposition exige le retour à la Constitution de 1992, et donc l'impossibilité pour le chef de l'Etat, Faure Gnassingbé, de se présenter à plus de deux mandats et d'être candidat à sa propre succession en 2020.

Le président Gnassingbé, qui a succédé à son père après 38 ans à la tête du pays, est au pouvoir depuis 2005 et a été réélu depuis dans des scrutins contestés par l'opposition.

Le pouvoir a toujours refusé que la limitation des mandats réclamée par l'opposition soit rétroactive.

De son côté, la coalition de l'opposition a plusieurs fois martelé qu'elle n'accepterait "jamais que Faure Gnassingbé se représente" pour un quatrième mandat, à la présidentielle de 2020.

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Démarrées le 19 février, sous l'égide du président ghanéen, les discussions ont été interrompues après trois séances de discussion seulement (19 février, 23 février et 23 mars).

Depuis septembre, des dizaines de milliers de Togolais sont descendus à de nombreuses reprises dans les rues pour demander la démission du président Gnassingbé.

Les manifestations sont désormais quasiment impossibles face à la réglementation imposée par le pouvoir et la situation économique difficile a ralenti la participation aux marches.

Avec AFP