Au moins vingt-quatre civils tués dans l'explosion d'une mine au Mali

Des soldats maliens à Mopti, Mali, le 22 janvier 2013

Vingt-quatre civils maliens et burkinabè, dont des femmes et des enfants, ont péri jeudi dans l'explosion d'une mine au passage de leur véhicule dans le centre du Mali, selon un nouveau bilan communiqué par un habitant et proche des victimes.

Un précédent bilan provisoire fourni par des élus locaux et une source de sécurité faisait état d'au moins 13 morts parmi les passagers du véhicule, en route pour la foire hebdomadaire de Boni.

"Ils sont finalement 24, dont quatre bébés avec leurs mères", a déclaré à l'AFP Abdoulaye Cheick, habitant de Boni et parent d'un des tués. "Il n'y a pas de survivant", a-t-il dit.

"Ce sont les terroristes qui utilisent ces mines pour semer la terreur", a affirmé une source de sécurité malienne.

"Le véhicule est calciné", a ajouté M. Traoré.

Selon un autre élu local, témoignant sous le couvert de l'anonymat, "le véhicule de forains", a quitté tôt le Burkina Faso pour le marché hebdomadaire qui se tient jeudi à Boni.

"A son bord, on comptait sept commerçants burkinabè et des Maliens. A 9 km de la ville de Boni, le véhicule a explosé après avoir sauté sur une mine", a précisé cette source.

Selon un enseignant de Boni, "des policiers et militaires maliens, ainsi qu'une ambulance" se sont dirigés vers les lieux du drame.

Le 6 novembre, cinq civils, dont une adolescente, avaient été tués lorsque l'autocar qui les amenait vers une foire hebdomadaire avait roulé sur une mine près d'Ansongo (nord-est). Cette attaque n'avait pas été revendiquée.

>> Lire aussi : L'alliance jihadiste liée à Al-Qaïda revendique des attaques au Mali

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, mais dont l'application accumule les retards.

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

Face à la dégradation de la situation aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, l'organisation régionale G5 Sahel, qui regroupe ces trois pays, ainsi que la Mauritanie et le Tchad, a réactivé en 2017, avec le soutien de la France, un projet de force conjointe antijihadiste, initialement lancé en novembre 2015.

Avec AFP