Triste anniversaire pour les parents des jeunes filles enlevées à Chibok

Martha Mark, mère de Monica Mark, pleure alors qu'elle montre la photographie de sa fille, dans la maison familiale à Chibok au Nigeria en mai 2014.

Le 14 avril 2014, près de 300 jeunes filles nigériennes sont enlevées au beau milieu de la nuit dans leur école. Qu'en est-il deux ans après?

Il y a deux ans jour pour jour, au milieu de la nuit, 276 filles endormies dans leur dortoir de l'école à Chibok, dans le nord du Nigeria, sont enlevées par le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram. Parmi elles, 57 filles sont libérées par leurs ravisseurs quelques heures ou jours après, mais le mystère pèse autour du sort des 219 autres filles capturées par le groupe.​

À la suite de cet événement tragique, le hashtag #BringBackOurGirls a été créé pour attirer l’attention de l'administration de Goodluck Jonathan sur le sort des lycéennes. Le hashtag fait très vite le tour de la planète qui dévoile au monde entier une guerre peu connue.

En images : deux ans après, n'oublions pas les lycéennes de Chibok

La menace de Boko Haram toujours présente

Désormais, le président nigérian s’appelle Muhammadu Buhari et officiellement, la menace Boko Haram a beaucoup diminué. Une version contredite par le journaliste Emman Usman Shehu : "Le président aime à dire que Boko Haram a été défait. Je n’y crois pas. Oui, Boko Haram ne peut plus détruire comme il le faisait auparavant. Mais nous savons de par l’histoire de Boko Haram que ce groupe peut battre en retraite et revenir en force. Tant que les hauts commandants de Boko Haram ne seront pas éliminés, la menace perdurera."

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Où sont les filles de Chibok enlevées en 2014 par Boko Haram ?

Au fil des mois, le combat pour faire libérer les filles de Chibok s’est élargi. Il s’agit aussi d’un combat féministe, comme l’explique à VOA Afrique Aisha Yusuf, l’une des porte-parole de Bring Back Our Girls : "Dans ce pays malheureusement, quand quelqu’un est pauvre, il n’a aucune voix, aucun nom, aucun visage. Le combat pour Chibok, c’est le combat pour sauver l’âme de ce pays. Le kidnapping des filles par Boko Haram traduit tout ce qui ne va pas dans ce pays."

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Presque deux ans déjà que les filles de Chibok ont été enlevées au Nigeria

Deux ans plus tard, le bilan est mince

En janvier, de nombreux parents des lycéennes enlevées ont à nouveau réclamé leurs libérations lors d'une rencontre avec le président Muhammadu Buhari, qui a demandé plus de temps pour les retrouver.

Mercredi, la chaîne de télévision américaine CNN a publié une potentielle preuve que les jeunes filles sont encore en vie.

Dans un communiqué de presse, les Nations Unies relancent un "Bring back our girls". "Nous l'avions demandé alors, et nous l'exigeons maintenant. Nous demandons également un terme à toutes les violations graves commises contre les enfants dans ce conflit. Au cours des deux dernières années, le conflit a continué de croître et les activités de Boko Haram ont débordé dans les pays voisins du Cameroun, du Tchad et du Niger."

Avant de poursuivre : "Plus d'enfants ont été enlevés. Des centaines de garçons et de filles ont été tués, mutilés et recrutés par Boko Haram. Dans ce qui est devenu l'une des tactiques les plus horribles, les femmes et les enfants du groupe armé, les filles en particulier, ont été contraints de servir de kamikazes dans des marchés bondés et les lieux publics, tuant de nombreux civils."

#BringBackOurGirls domine la Toile

Sur twitter, les organisations et des personnalités se mobilisent également pour attirer l'attention sur la tragédie.

Le compte twitter du hashtag #BringBackOurGirls ont publié des photographies de la préparation de la mobilisation.

Oby Ezekwesili, coordonnatrice du mouvement Bring back our girls, parle d'espoir et demande le retour des jeunes filles"MAINTENANT".

Etin-osa, médecin de famille au Nigeria, est membre de l'association des femmes du Nigeria.

​ La parlementaire américaine Frederica Wilson, anime la campagne #BringBackOurGirls à Washington :

VOA Afrique est allé sur place devant le Capitole pour assister à la conférence de presse. Saa, une des lycéennes qui s'est échappé juste après son enlèvement, était présente "Je veux juste dire au monde de ne pas laisser tomber. N'oublions pas ces filles, continuons de prier pour elles. Nous devons travailler ensemble, car seuls on y arrivera pas"

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Chibok girls : deux ans déjà. Reportage de Maylis Haegel

Nastasia Peteuil avec Nicolas Pinault