Deuil national après les violences en Centrafrique

Des milices musulmanes de la Séléka passent par Bangui, en République centrafricaine, le 27 janvier 2014.

Trois jours de deuil national ont été décrétés en Centrafrique après la mort d'au moins 60 personnes tuées dans des combats la semaine dernière à Alindao (centre) selon un rapport interne de l'ONU.

Ces combats avaient opposé le 15 novembre des milices antibalaka, autoproclamées d'autodéfense, à des combattants du groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC). D'autres sources faisaient état mercredi d'un bilan plus élevé, sans qu'il soit possible de le confirmer.

L'église d'Alindao, le couvent et le camp de déplacés de la localité ont été brûlés.

Les personnes touchées par les combats se sont réfugiées au sud de la ville, dans un site aux alentours du village de Datoko, selon le rapport qui souligne que des locaux d'ONG ont été "pillés".

"Nous sommes de retour à la case départ!", a déploré mercredi dans un communiqué Najat Rochdi la coordonnatrice du bureau des affaires humanitaire de l'ONU (Ocha) en République centrafricaine.

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Plus de 50.000 personnes ont été affectées dans les villes de Batangafo (nord) et Alindao (centre) où deux camp de déplacés ont été incendiés, indique Ocha.

Dans un communiqué diffusé lundi, l'UPC a accusé des "bandits tant musulmans que chrétiens" d'être à l'origine des violences. "L'UPC a dépêché une de ses unités pour que saccages et exactions cessent".

Alindao a longtemps été la principale base de l'UPC, groupe armé dirigé par Ali Darassa, un des principaux groupes de l'ex-coalition de la Séléka qui avait renversé le régime de François Bozizé en 2013.

A l'époque, la Séléka avait marché sur Bangui, entraînant une riposte des milices antibalaka. Depuis, la Centrafrique, contrôlée en grande majorité par les groupes armés, est en proie à des violences meurtrières quotidiennes.

Dans la ville d'Alindao, charnière du centre de la Centrafrique sur la principale route qui mène au sud-est du pays, les combats sont fréquents.

En mai 2017, des combats entre antibalaka et UPC avaient fait une centaine de morts dans cette ville charnière du centre, sur la principale route menant vers le sud-est de la Centrafrique.

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Plus tard dans l'année, une alliance de groupes armés contre l'UPC avait mené à de violents combats dans la zone où de nombreuses mines de diamants et d'or attisent les convoitises.