Trois pays du Maghreb s'unissent contre l'immigration clandestine

Des migrants d'origine africaine tentant de fuir vers l'Europe à bord d'un petit bateau, en mer entre la Tunisie et l'Italie, le 10 août 2023. (Photo FETHI BELAID / AFP)

Les présidents tunisien, algérien et libyen se sont réunis à Tunis lundi pour discuter de la coopération face à l'immigration clandestine. Ils ont convenu de créer des équipes mixtes pour sécuriser leurs frontières communes et unir leurs positions sur cette question avec les autres pays concernés.

A l'invitation du chef de l’Etat tunisien Kais Saied, le président algérien Abdelmajid Tebboune et le président du conseil présidentiel libyen Mohamed al-Menfi ont participé lundi à une première réunion consultative au Palais présidentiel de Carthage dans la banlieue nord de Tunis.

Les trois pays ont exprimé leur préoccupation face à l'augmentation de l'immigration clandestine en provenance d'Afrique subsaharienne. Ils ont convenu de renforcer la coopération entre leurs services de sécurité et de renseignement pour mieux surveiller leurs frontières communes.

A l'issue de cette réunion, "les trois dirigeants sont convenus à la formation des équipes communes (...) qui seront chargées de sécuriser les frontières communes (des trois pays) du danger et des impacts de l'immigration non organisée", selon une déclaration lue par le ministre tunisien des Affaires étrangères Nabil Ammar.

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Ils ont aussi tenus dans cette déclaration commune à "unir les positions et le discours" dans leur traitement de ce sujet avec les autres pays "frères et amis concernés par ce phénomène", a ajouté le ministre. Ils ont également appelé à une meilleure coopération internationale pour lutter contre les réseaux de trafiquants d'êtres humains.

Les trois présidents ont aussi tenu à l'importance d'organiser périodiquement ces réunions consultatives non seulement pour évoquer des dossiers politiques mais aussi économiques et sociaux". Le Maroc et la Mauritanie n'ont pas été conviés à cet évènement.

Le principe d'une rencontre maghrébine tripartite, organisée tous les trois mois, avait été décidé par les trois dirigeants lorsqu'ils s'étaient vus en marge d'un sommet sur le gaz à Alger début mars.

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Dans un communiqué, les trois pays avaient souligné "la nécessité d'unifier et intensifier les efforts pour relever les défis économiques et sécuritaires, au service des intérêts" de leurs peuples.

Des médias marocains comme Hespress et Le 360 ont accusé l'Algérie de vouloir "former une alliance maghrébine contre le Maroc", son grand rival régional, et dénoncé une "manoeuvre destinée à faire croire que l'Algérie n'est pas isolée dans son voisinage".

Pour sa part, le chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf a défendu ces initiatives comme destinées à combler un vide, alors que l'Union du Maghreb arabe (UMA), créée il y a 35 ans, est "dans le coma".

L'UMA a été fondée à Marrakech en 1989 avec l'ambition de renforcer les liens politiques et économiques entre Maroc, Algérie, Mauritanie, Tunisie et Libye mais des tensions récurrentes entre Rabat et Alger ont provoqué une impasse et le dernier sommet des dirigeants remonte à 1994.

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