Trois Rwandais jugés à l'automne à Bruxelles pour le génocide de 1994

Des photographies de victimes sont exposées dans une exposition au mémorial du génocide de Kigali, dans la capitale, Kigali, au Rwanda, vendredi 5 avril 2019. (AP Photo / Ben Curtis)

Trois Rwandais accusés d'avoir pris part au génocide de 1994 dans leur pays seront jugés à partir de fin octobre par la cour d'assises de Bruxelles, a-t-on appris vendredi de source judiciaire, confirmant des informations de presse.

Il s'agit d'Ernest Gakwaya, d'Emmanuel Nkunduwimye et de Fabien Neretse, a précisé cette source à l'AFP.

En décembre 2018, en annonçant leur renvoi aux assises, le parquet fédéral belge avait souligné que les trois hommes devraient répondre de "crime de génocide" et de "crimes de guerre".

"C'est la première fois qu'une cour d'assises belge aura à connaître de faits qualifiés de crime de génocide", avait alors fait valoir le parquet.

Deux autres Rwandais visés par les mêmes chefs d'accusation et identifiés alors uniquement par leurs initiales - "M.B." et "T.K." - devraient faire l'objet d'un autre procès d'assises dans la capitale belge. Ils sont mis en cause dans un dossier distinct.

Le procès de Gakwaya, Nkunduwimye et Neretse, arrêtés en 2011, sera le cinquième organisé devant les assises à Bruxelles concernant le génocide rwandais.

Le tirage au sort des jurés aura lieu le 21 octobre, et les débats prévus pour durer plusieurs semaines débuteront le 24 octobre, a indiqué l'agence de presse Belga.

Fin 2009, Ephrem Nkezabera, surnommé le "banquier du génocide", avait été condamné à 30 ans de réclusion pour "crimes de guerre" par la cour d'assises de Bruxelles.

La même cour d'assises avait déjà condamné à de lourdes peines deux religieuses, un universitaire et un industriel rwandais en 2001, deux commerçants du nord du pays en 2005, puis un ex-major en juillet 2007.

Gakwaya et Nkunduwimye, précise Belga, devront répondre de meurtres et d'un ou plusieurs viols. Ils sont soupçonnés d'avoir été membres des milices Interahamwe, très impliquées dans le génocide, ce qu'ils contestent.

Quant à Neretse, interpellé en France, il est notamment soupçonné d'avoir participé à l'assassinat d'une commerçante belge, de son mari - un Tutsi - et de leur fille, tués à Kigali quelques jours après le début du génocide, le 9 avril 1994.

Le génocide rwandais a fait environ 800.000 morts, selon l'ONU, essentiellement des membres de la minorité tutsi.