Trois villages congolais ont été touchés par une série d'attaques par hélicoptère

Civils et militaires à Mayama, district du Département du Pool en République du Congo.

Au Congo-Brazzaville, la police a organisé vendredi une visite de la presse dans le département du Pool, victime il y a quelques jours de bombardements par hélicoptère. Les autorités visaient ainsi mettre fin à toutes spéculations à propos de nombreux dégâts humains et matériels.

Trois localités ont été touchées par les bombardements que les hélicoptères ont effectué dans le Pool. La ville de Mayama à une centaine de kilomètres à l’ouest de Brazzaville est encore déserte. Ses habitants ont trouvé refuge dans les forêts ou les villes voisines, comme Kindamba, où l’église catholique a enregistré 140 sinistrés. Ces derniers affirment avoir fui les bombardements. Ceux qui commencent à revenir à Mayama constatent avec regret qu’aucune autorité n’est encore de retour, en dehors des militaires et policiers qui assurent la sécurité.

A Vindza, l’école primaire porte encore les impacts de bombardements par deux hélicoptères, selon les villageois qui sont de retour depuis quelques jours. Le collège est fermé, malgré la présence du directeur. Le sous-préfet qui reconnait les bombardements sur l’école, parle d’une « bavure », pourtant après « après un vol de reconnaissance ». Un paysan indique avoir compté dans la cour de l’école une quarantaine de projectiles après le passage des deux hélicoptères.

Ecole primaire de Vindza bombardée

A Soumouna, une bonne partie du fief de pasteur Ntumi a été transformé en cendre . Les autres fiefs de Vindza ou de Mayama sont toujours intacts.

La police parle d’une opération ciblée contre les centres de commandement du pasteur Ntumi, traqué avec ses miliciens ex-ninjas Nsiloulou comme des « terroristes ». Le porte-parole de la police, le colonel Jules Monkala Tchoumou assure qu’un premier bilan de ces opérations sera rendu à la presse.

Sinistrés de Mayama à kindamnba

Mais pour les populations, ces bombardements n’auraient fait aucune victime. Elles ne reconnaissent pas avoir perdu un proche dans ces attaques. Elles ont indiqué qu’il n’y a jamais eu de combat au sol entre les éléments de la police et les fameux ninjas. « Les terroristes n’étaient pas encore totalement de retour dans leurs centres, sinon il y aurait eu beaucoup morts », a expliqué le colonel Monkala Tchoumou, sans finalement justifier la raison de ces bombardements qui auraient duré une dizaine de jours.

Invité par la police à faire la visite avec les journalistes, l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH), une ONG locale, a dénoncé la visite guidée et continue à réclamer une enquête indépendante sur les bombardements dans le Pool.

Ngouela Ngoussou