Donald Trump est arrivé à la mi-journée dans la ville côtière de Danang dans le centre du Vietnam, pour le sommet annuel du forum de l'Asie-Pacifique (Apec), qui représente 60% de la richesse mondiale.
Il s'agit de la première visite du président américain au Vietnam, l'une des étapes de son premier voyage en Asie, le plus long dans la région d'un chef d'Etat américain depuis un quart de siècle.
Trump, dont la doctrine est l'"Amérique d'abord", est très attendu dans la région par des dirigeants qui veulent des clarifications sur sa vision d'"une région Indo-Pacifique libre et ouverte".
Le retrait abrupt des Etats-Unis de l'accord de libre-échange Asie-Pacifique (TPP), décidé par Donald Trump trois jours seulement après son arrivée à la Maison Blanche, avait désarçonné nombre de pays signataires, Japon et Vietnam en tête.
Alors que les Etats-Unis se replient derrière le "nationalisme économique", la Chine va faire un pas en avant, estime l'analyste Ian Bremmer du cabinet Eurasia Group.
"Les Etats-Unis sont de plus en plus vus comme un allié inconstant" et "même si beaucoup de pays n'aiment pas nécessairement le modèle chinois, ils vont avec ce qu'ils ont", ajoute-t-il, évoquant les nombreux immenses projets de la Chine dans la région.
De plus, Xi Jinping est ressorti renforcé du dernier congrès du Parti communiste. Il est vu comme le dirigeant le plus fort depuis des décennies, à la tête d'un pays qui se voit en puissance montante à même d'ébranler la domination américaine.
La Chine a annoncé vendredi élargir l'accès des entreprises étrangères à son secteur financier, mettant fin à des restrictions vivement critiquées par les partenaires de Pékin.
- Pas de rencontre Trump-Poutine -
Dans ce contexte, menés par le Japon, les ministres de l'Economie des 11 pays restants mènent depuis jeudi de grandes négociations, espérant conclure un nouveau TPP sans les Etats-Unis. Mais les négociations sont complexes.
Un responsable du gouvernement japonais à Tokyo a expliqué vendredi à l'AFP que les onze pays avait conclu "un accord de base au niveau ministériel" qui devait ensuite être soumis aux dirigeants de chaque pays avant d'être approuvé.
Une percée balayée d'un revers de main par un tweet du ministre du Commerce du Canada, François-Philippe Champagne. "Il n'y a pas d'accord sur le TPP", a-t-il écrit vendredi matin.
Le Premier ministre malaisien, Najib Razak, dont le pays fait partie des nations qui discutent d'un TPP à 11, a déploré le changement de "ton" sur la mondialisation.
"Je vois la montée de l'antimondialisation, je vois la montée de nations qui sont davantage tournées sur elles-même... il y a beaucoup de remise en question pendant ce sommet", devant une assemblée de PDG.
Initiative des Etats-Unis, le TPP, conclu en 2015 par 12 pays représentant 40% de l'économie mondiale, était vu par ses défenseurs comme un indispensable contrepoids à l'influence grandissante de la Chine.
En marge des discussions économiques, le dossier de la Corée du Nord, qui a été au centre des premières étapes du voyage asiatique de Trump (Japon, Corée du Sud, Chine) devrait de nouveau être évoqué à Danang.
Mais il n'y aura finalement pas de rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump, contrairement à ce qui avait été évoqué par les deux pays.
"Aucune rencontre n'a jamais été confirmée et il n'y en aura pas en raison de problèmes d'agenda des deux côtés", a déclaré Sarah Sanders, porte-parole de la Maison Blanche, précisant cependant qu'il était probable que les deux dirigeants se croisent en marge du sommet.
A Pékin, aux côtés de son homologue chinois, Trump avait jeudi de nouveau appelé Moscou à augmenter la pression sur le régime de Pyongyang pour aider à résoudre "cette situation potentiellement dramatique".
Dans l'après-midi, le président américain, qui a toujours réussi à éviter la conscription, rencontrera également des vétérans américains de la guerre du Vietnam.
Avec AFP