Donald Trump va également demander aux élus un financement de 25 milliards de dollars pour la construction d'un mur frontalier avec le Mexique. Ce projet est l'une des promesses de campagne les plus controversées de M. Trump.
Le processus de naturalisation proposé, d'une durée de 10 à 12 ans, profitera aux 690.000 "Dreamers" (rêveurs), entrés illégalement sur sol américain avec leurs parents lorsqu'ils étaient encore mineurs, et protégés jusqu'en mars par le décret "Daca" signé par Barack Obama, ainsi qu'à ceux qui ne bénéficient pas de ce programme tout en y étant éligibles.
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Ces annonces jeudi sont les points centraux du projet sur l'immigration, qui sera formellement présenté par la Maison Blanche la semaine prochaine, et est susceptible, selon elle, d'être accepté par les démocrates comme les républicains, afin de mettre fin à des mois de bras de fer infructueux sur ce sujet sensible.
Le programme Daca, mis en place par Barack Obama, a permis à quelque 690.000 jeunes de travailler et d'étudier en toute légalité. Donald Trump l'a abrogé en septembre jugeant qu'il n'était pas constitutionnel et a donné jusqu'à mars au Congrès pour trouver une solution.
Les démocrates ont fait de ce dossier leur priorité absolue. Les républicains sont globalement d'accord pour régulariser les "Dreamers", mais le locataire de la Maison Blanche exige en échange la garantie financière que le mur anti-clandestins sera bien édifié.
Ce plan "est une nouvelle attaque contre les immigrés qui utilise les Dreamers comme monnaie d'échange", a réagi Dina Titus, représentante démocrate du Nevada.
Les nouvelles propositions de la Maison Blanche pourraient être mal reçues par les plus conservateurs des républicains, même si le président a veillé à y joindre d'autres mesures restreignant l'immigration légale, notamment celle fondée sur le regroupement familial large. Il souhaite désormais limiter ce regroupement au conjoint et aux enfants mineurs.
La Maison Blanche demande également l'abrogation du système de loterie pour l'attribution de cartes vertes qui donnent droit de s'installer aux Etats-Unis, conformément aux voeux du président de prôner un accès "fondé sur le mérite".
Le sénateur républicain de Caroline du Nord Thom Tillis a salué jeudi un "plan réaliste", fruit selon lui d'un consensus entre les dirigeants républicains et démocrates. Et Tom Cotton, sénateur ultra-conservateur proche de Donald Trump, a salué un projet "généreux et humain, tout en étant responsable".
Reste que de nombreux démocrates sont vent debout contre l'idée d'un immense mur symbole pour eux d'une politique xénophobe. Un terrain d'entente ne semble toutefois pas exclu s'il s'agissait de renforcer telle ou telle barrière déjà existante.
"25 milliards de dollars de rançon pour les Dreamers accompagnés de coupes dans l'immigration légale et de hausses des expulsions, c'est risible", s'est indigné l'élu démocrate de la Chambre des représentants, Luis Gutierrez.
Traversant essentiellement des régions arides peu peuplées, mais aussi des villes, la frontière américano-mexicaine relie l'océan Atlantique au Pacifique sur 3.200 kilomètres.
Après avoir promis de construire sur toute cette distance, Donald Trump souligne désormais que nombre d'éléments faisant office de barrière naturelle, sa longueur sera nettement plus réduite. Mais il n'a jusqu'ici pas fourni d'estimation chiffrée.
Avec AFP