Pour sa première visite à la Maison Blanche depuis son arrivée au pouvoir, l'ancien champion de cricket peut s'attendre à une série de demandes de la part du milliardaire républicain qui a, par le passé, accusé Islamabad de "mensonges" et de "duplicité".
L'objectif est "de pousser pour une coopération concrète du Pakistan sur le processus de paix afghan", et "d'encourager le Pakistan à accentuer ses efforts récents contre les terroristes sur son territoire", résume un responsable américain sous couvert d'anonymat.
Lire aussi : Afghanistan : les Etats-Unis poussent pour la tenue de la présidentielle en septembreLes Etats-Unis mettent les bouchées doubles pour arracher un accord politique avec les talibans avant l'élection présidentielle afghane, prévue fin septembre, ce qui ouvrirait la voie à un retrait des troupes américaines.
Washington et Kaboul accusent Islamabad de soutenir des groupes extrémistes armés comme le réseau Haqqani, allié des talibans, en lui fournissant des refuges dans ses régions frontalières avec l'Afghanistan.
Le Pakistan nie un tel soutien, arguant à l'inverse des énormes sacrifices humains et financiers consentis dans sa lutte contre le terrorisme.
"Ce n'est pas un secret: nous sommes préoccupés par les liens entre certains groupes (terroristes) et l'armée et les services de renseignement pakistanais", résume un responsable américain.
Du côté pakistanais, on insiste sur la nécessité d'une "relance les relations bilatérales" après des années tumultueuses.
"L'un des éléments frappants de cette rencontre Trump-Khan à venir est le décalage énorme des attentes", souligne Michael Kugelman du Wilson Center à Washington.
"Le Pakistan espère que cette rencontre permettra aux deux pays de repartir sur de bonnes bases. Les Etats-Unis ont un objectif beaucoup plus précis: s'assurer d'une grande coopération du Pakistan sur le processus de paix afghan", ajoute-t-il.
Les interactions entre les deux dirigeants aux parcours atypiques seront aussi scrutées à la loupe.
Avant d'être élu, Imran Khan avait considéré la perspective d'une rencontre avec le président américain comme une "pilule amère" à avaler.