"Jusqu'à ce que nous ayons un mur et une sécurité adéquate, nous allons protéger notre frontière avec notre armée, c'est un grand pas. Nous ne l'avons jamais fait auparavant, en tout cas pas beaucoup", a déclaré M. Trump en marge d'une rencontre avec les trois dirigeants des Etats baltes à la Maison Blanche.
L'ambassadeur du Mexique aux Etats-Unis a immédiatement fait savoir qu'il avait demandé des explications aux autorités américaines. "Nous partageons le but d'une frontière sûre, mais ne sommes pas toujours d'accord sur la façon de l'atteindre", a déclaré Gerónimo Gutiérrez.
La Garde nationale, un corps de réserve de l'armée américaine, est intervenue à la frontière en 2010, sur ordre de Barack Obama, ainsi qu'en 2006-2008 (George W. Bush). Selon une loi de 1878, l'armée ne peut généralement pas intervenir sur le territoire américain dans un but pur de maintien de l'ordre ou d'application des lois; mais elle peut jouer un rôle d'assistance et de soutien, notamment pour contrôler la frontière.
Le dirigeant républicain fait monter la pression depuis le week-end dernier sur le Mexique et le Congrès américain pour qu'ils agissent chacun afin d'empêcher l'arrivée de clandestins aux Etats-Unis --un regain d'intérêt déclenché par les images d'une caravane de migrants d'Amérique centrale, principalement Honduriens, déterminés à rejoindre les Etats-Unis et se trouvant pour l'instant dans le sud du Mexique.
Ils ne sont qu'un millier environ, mais ont déjà provoqué plusieurs tweets et diatribes du milliardaire.
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M. Trump estime qu'il revient au Mexique de les arrêter car les lois mexicaines sont, selon lui, plus strictes que la législation américaine.
Il a mis la renégociation du traité de libre-échange nord-américain Aléna dans la balance... et s'est félicité que le Mexique ait apparemment agi à sa demande: "Je crois qu'ils le font, en tout cas il y a douze minutes, (la caravane) était en train d'être démantelée".
Il a en outre accusé Barack Obama d'avoir "fait des changements ayant tout simplement conduit à une absence de frontière", sans qu'on sache à quoi il faisait allusion. Mais il a souvent accusé le président démocrate de laxisme dans l'application des lois migratoires.
Il veut aussi que le Congrès affaiblisse les droits des réfugiés et des migrants. Le républicain se plaint de la pratique consistant à relâcher les clandestins interpellés, le temps d'attendre leur comparution devant un tribunal, ce qui peut prendre des mois voire des années.
"Nous avons besoin d'un mur qui mesure 1.100/1.300 kilomètres" le long de la frontière, a-t-il conclu. Actuellement, seules quelques centaines de kilomètres de la frontière de 3.200 km sont sécurisées par une forme ou une autre de clôture. Mais le Congrès a jusqu'à présent refusé de dégager les crédits nécessaires à l'érection du grand mur en béton voulu par le milliardaire.
La caravane
La caravane de migrants, qui se déplace en autocars, était organisée par une ONG, qui avait déjà fait de même les années précédentes. Elle est partie le 25 mars de Tapachula, à la frontière du Guatemala.
Elle inclut des femmes, des enfants et des personnes âgées, et se trouve depuis le début de la semaine à Matias Romero, au coeur d'une région montagneuse de l'Etat de Oaxaca.
Ils ont passé la nuit dans des parcs et un terrain de sport, dormant sur des couvertures à même le sol, entourés de sacs en plastique et de valises.
Leur objectif est d'entrer aux Etats-Unis mais un dialogue semble s'être installé entre les militants des droits de l'homme et les autorités migratoires mexicaines (INM).
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"Aujourd'hui (lundi), nous avons rencontré la délégation de l'INM qui a proposé certaines mesures, comme des visas humanitaires ou des permis de libre circulation", a déclaré à l'AFP un membre de l'ONG Coordination des peuples sans frontières.
Selon ce militant, les autorités mexicaines n'ont pas fait obstacle à la progression du groupe même si la rencontre avec l'INM avait des allures de mise en garde, a-t-il dit.
"Ils nous disent 'Divisez-vous, soyez toujours moins nombreux'. C'est à cause de Trump, il y a beaucoup de pression sur le Mexique. Ils nous ont laissé entendre que si (la caravane) continuait à avoir la même taille et à être suivie par les médias, ils pourraient prendre des mesures".
Sur les 1.500 qui composaient la caravane, un peu plus de 300 personnes ont préféré prendre le train de marchandises "La Bestia" en direction du Nord.
Avec AFP