Le chef du gouvernement canadien sera à Washington les 10 et 11 octobre au moment où les deux pays sont plongés dans des conflits commerciaux (bois d'oeuvre, lait...) exacerbés la semaine dernière par la décision du gouvernement américain d'imposer des droits antidumping sur les avions civils du Canadien Bombardier.
Sa visite coïncidera également avec l'amorce d'un quatrième round de renégociation de l'Aléna, les négociateurs américains, canadiens et mexicains devant se réunir entre le 11 et le 15 octobre à Washington.
Avec Donald Trump, le Premier ministre canadien discutera "d'enjeux importants pour les deux pays, notamment la sécurité internationale et leur importante relation commerciale et économique", ont indiqué ses services.
Les Etats-Unis absorbent les trois quarts des exportations canadiennes, mais les relations sont tendues depuis l'investiture du président Trump en janvier avec sa menace de dénoncer l'Aléna, jugé contraires aux intérêts américains et aux emplois manufacturiers.
Avec la plainte du constructeur Boeing contre Bombardier conclue, à ce stade, par l'imposition de droits compensatoires de 220% sur les avions CSeries Bombardier vendus aux Etats-Unis, les relations tournent à l'aigre.
Justin Trudeau a menacé de ne pas acheter 18 avions de combat Super Hornet de Boeing si les Etats-Unis persistaient dans leur volonté de frapper Bombardier.
"Si Boeing continue d'insister à vouloir éliminer des dizaines de milliers d'emplois au Canada en s'attaquant à Bombardier, il ne devrait pas s'attendre de notre part, comme gouvernement, à ce que nous lui achetions des avions", avait averti M. Trudeau le mois dernier.
Lors de leur première rencontre à la Maison Blanche mi-février, le président américain et Justin Trudeau avaient reconnu des points de divergence non seulement sur les relations commerciales, mais aussi sur l'immigration et les réfugiés.
Après Washington, le premier ministre Trudeau se rendra à Mexico où il sera reçu par le président Enrique Peña Nieto. Les deux dirigeants discuteront également de "commerce, de coopération régionale" et des possibilités de "resserrer encore davantage les liens qui unissent le Canada et le Mexique", selon le bureau de M. Trudeau.
Avec AFP