RDC: Tshisekedi valide un gouvernement après deux mois d'attente

Jean-Michel Sama Lukonde, le nouveau Premier ministre (G) et le président Félix Tshisekedi, au Palaise de la nation, Kinshasa, 18 mars 2021. (Facebook/Présidence RDC)

Le président de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi a nommé lundi un gouvernement d'une cinquantaine de membres au terme de deux mois d'attente.

Après deux mois de tractations qui semblaient interminables, le Premier ministre de la République démocratique du Congo (RDC), Jean-Michel Sama Lukonde, a dévoilé lundi son gouvernement.

M. Lukonde, 43 ans, avait été désigné en février par le président Félix Tshisekedi pour remplacer le chef du gouvernement Ilunga Ilukamba, proche de l'ancien président Joseph Kabila.

Le nouveau gouvernement compte plus au total 57 membres, dont 14 femmes, ce qui devrait le mettre en conformité avec les quotas établis par la Communauté des États de l'Afrique australe (SADC), à laquelle appartient la RDC.

"Nous avons tenu compte au maximum des profils des personnes. Mais nous avons du revenir aux formations politiques qui nous avons envoyé leurs candidats," a expliqué le Premier ministre Sama.

"La moyenne d'àge de membres de l'équipe est de 74 ans avec 80% de nouvelles figures," a-t-il précisé dans un tweet.

Parmi ses priorités, M. Sama reprend la sécurité, la santé, l'enseignement, la justice, l'agriculture, la pêche et l'élevage, l'économie, le processus électoral, l'infrastructure et le numérique

La nomination de ce gouvernement devrait mettre fin à des longs mois d'intrigue et de suspense depuis la rupture entre le président Tshisekedi et son prédécesseur, devenu désormais "sénateur à vie", conformément aux lois de la RDC.

L'annonce intervient aussi après que le président Tshisekedi se soit assuré une nouvelle majorité parlementaire grâce à une reconfiguration des alliances sous la bannière de l' "union sacrée", au détriment de M. Kabila.

Les tâches qui attendent le nouveau gouvernement sont énormes.

Tout d'abord, la sécurité et la sûreté des citoyens sont primordiales. Des centaines de personnes ont été tuées dans l'est du pays depuis l'an dernier. Des groupes de la société civile, dont l'ONG Lucha, ont organisé des manifestations ces derniers jours pour dénoncer l'insécurité qui prévaut dans cette partie du pays.

En particulier, les protestataires s'insurgent contre l'inefficacité de la force onusienne MONUSCO. Selon les médias locaux, des manifestants ont été tués lors des interventions de la police.

Viennent ensuite les défis économiques, notamment la réalisation des nombreuses promesses du chef de l'État.

Enfin, il y a l'épineux dossier de la fin de l'impunité. Si jusqu'ici il y a eu des poursuites et des condamnations prononcées contre des individus -- parmi lesquels on compte Vital Kamerhe, l'ex-directeur de cabinet de M. Tshisekedi -- les problèmes des détournements et de la gabegie, qu'ils soient réels ou perçus, demeurent.