"L'Europe, qui ferme ses frontières aux réfugiés et ouvre ses frontières à l'austérité, l'Europe de la souveraineté nationale quand il s'agit de règles communes pour les réfugiés mais qui l'oublie quand il s'agit de l'austérité, cette Europe-là dévalorise ses valeurs fondamentales", a jugé M. Tsipras.
Soulignant que l'"échec néolibéral de la gestion de la crise (financière) avec l'austérité comme arme principale est aujourd'hui une réalité", le Premier ministre grec a appelé à renforcer l'Europe sociale et déploré que la charte sociale européenne -un traité du Conseil de l'Europe- ne soit pas contraignante.
Cette charte prévoit notamment que les pays signataires fournissent une "assistance appropriée à toute personne en état de besoin".
"La commission européenne des droits sociaux dans sa jurisprudence récente (...) a statué qu'un grand nombre de dispositions du programme de soutien à la Grèce violent la charte sociale européenne", a déploré M. Tsipras, estimant que "ceci ne doit pas se poursuivre" et que "la Grèce n'a pas besoin aujourd'hui d'"un nivellement par le bas de son marché du travail".
Appelant l'Europe à "changer de cap très rapidement" pour être plus solidaire, Alexis Tsipras a en outre annoncé qu'il allait soumettre une proposition à la Commission européenne pour que les enfants non accompagnés de moins de 10 ans bloqués en Grèce soient inclus en priorité dans le programme de relocalisation dans d'autres pays de l'UE.
Environ 48.000 migrants se trouvent actuellement en Grèce continentale, dans l’incapacité de se rendre dans d’autres pays européens depuis la fermeture des frontières du nord début mars.
Avec AFP