"Vu l'amélioration de la situation sécuritaire, il a été décidé à partir de jeudi (...) de lever le couvre-feu sur tout le territoire", a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
La mesure, initialement valable de 20H00 (19H00 GMT) à 05H00 (04H00 GMT), avait été allégée à deux reprises et était en vigueur à partir de minuit depuis le 29 janvier.
La Tunisie, à la fois pionnière et unique rescapée du printemps arabe, a été le théâtre le mois dernier d'une contestation sociale inédite depuis sa révolution de 2011, partie de Kasserine, dans le centre défavorisé du pays.
Ce mouvement avait été déclenché par le décès le 16 janvier d'un jeune chômeur, Ridha Yahyaoui, électrocuté alors qu'il protestait notamment contre le retrait de son nom d'une liste d'embauche dans la fonction publique.
La colère s'était propagée au cours des jours suivants dans de nombreuses régions, les forces de l'ordre répondant dans certains cas aux jets de pierre de manifestants par des tirs de gaz lacrymogènes.
Dans la nuit du 21 au 22 janvier, des saccages de commerces avaient été enregistrés a Ettadhamen, un quartier populaire de la banlieue de Tunis.
Le couvre-feu avait été instauré le lendemain par les autorités, "au vu des atteintes contre les propriétés publiques et privées", et du "danger" "pour la sécurité de la patrie et des citoyens".
La contestation sociale s'est par la suite essoufflée, même si des manifestations, le plus souvent pacifiques, se sont un temps poursuivies à Kasserine mais aussi à Sidi Bouzid, où l'immolation du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi avait donné le départ de la révolte contre le régime du président Ben Ali fin 2010.
Les autorités tunisiennes avaient déjà instauré un couvre-feu, dans le Grand Tunis, le 24 novembre 2015 après un attentat suicide contre la sécurité présidentielle en pleine capitale. Douze agents avaient été tués dans cette attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).
Depuis cette date, l'état d'urgence est en vigueur en Tunisie, frappée l'an dernier par deux autres attentats revendiqués par l'EI, l'un en mars au musée du Bardo à Tunis et l'autre en juin contre un hôtel de Sousse, dans l'est (60 morts dont 59 touristes).
Avec AFP