"Cette tragédie, ce génocide a marqué malheureusement le début de la triste série des catastrophes immenses du siècle dernier", s'est exclamé le pape qui s'adressait au palais présidentiel au chef de l'Etat, Serge Sarkissian, à la classe politique et au corps diplomatique.
Le mot ne figurait pas dans son texte distribué à l'avance. Il l'avait prononcé une première fois au Vatican en avril 2015, déclenchant alors la colère d'Ankara.
"Ces effroyables catastrophes du siècle dernier ont été rendues possibles par d'aberrantes motivations raciales, idéologiques ou religieuses, qui ont enténébré l'esprit des bourreaux au point qu'ils se sont fixés le dessein d'anéantir des peuples entiers", a-t-il dénoncé.
Le pape François a "rendu honneur au peuple arménien, qui, même dans les moments les plus tragiques de son histoire, a toujours trouvé dans la Croix et dans la Résurrection du Christ la force de se relever et de reprendre le chemin avec dignité".
Il a souligné que ces dangers sont toujours actuels : "ayant devant nos yeux les résultats néfastes auxquels ont conduit, au siècle dernier, la haine, le préjugé et le désir effréné de domination, je souhaite vivement que l'humanité sache tirer de ces tragiques expériences la leçon d'agir avec responsabilité et sagesse pour prévenir les dangers de retomber dans de telles horreurs".
"Les chrétiens en particulier, comme et peut-être plus qu'au temps des premiers martyrs, sont discriminés à certains endroits et persécutés pour le seul fait de professer leur foi", a-t-il une nouvelle fois dénoncé.
Le Vatican avait évité d'utiliser le mot "génocide" depuis que le pape l'avait prononcé dans la basilique Saint-Pierre en avril 2015.
La Turquie récuse le terme de génocide pour les massacres de 1915/16 sous l'Empire ottoman, affirmant que les victimes, dans le cadre d'une guerre civile, ont été moins nombreuses et étaient aussi bien turques qu'arméniennes.
Avec AFP