Turquie : l'OSCE déplore une campagne électorale minée par les violences

Le président turc de l’opposition républicaine Kemal Kilicdaroglu évoquant les faibles résultats du parti, le 2 novembre 2015.

"La campagne a été ternie par la violence", a estimé l'OSCE dans un rapport conjoint avec le Conseil de l'Europe et le Parlement européen.

Les observateurs de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) ont déploré lundi le climat de "violence" de la campagne des élections législatives en Turquie et reproché au gouvernement ses pressions sur la presse indépendante.

S'ils se sont réjouis du "vaste éventail politique" offert aux électeurs turcs, les observateurs ont jugé que ces violences avaient "entravé les capacités des candidats à mener une campagne libre", notamment dans le sud-est à majorité kurde du pays. L'OSCE a par ailleurs condamné "des interventions dans l'autonomie éditoriale des médias" de la part du régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan.

Lors d'une conférence de presse à Ankara, le député suisse du Conseil de l'Europe Andreas Gross a estimé que, si le scrutin avait été "libre", la campagne s'était déroulée d'une manière "inéquitable" pour les partis d'opposition. "La campagne a été marquée par beaucoup trop de peur et la peur est l'ennemie de la démocratie", a-t-il souligné.

"Les médias subissent d'importantes pressions dans ce pays. La liberté de la presse est une question qui suscite de profondes inquiétudes", a renchéri Ignacio Sanchez Amor, chef de la délégation de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE.

Le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a retrouvé dimanche la majorité absolue au Parlement turc, qu'il avait perdue en juin dernier.

Ce scrutin s'est déroulé sur fond de reprise du conflit kurde et trois semaines après un attentat-suicide attribué aux jihadistes qui a tué 102 personnes à Ankara.

Avec AFP