Selon un communiqué publié sur le site de l'ambassade américaine en Turquie, le gouvernement américain "est profondément troublé par l'arrestation d'un employé local du consulat général à Istanbul le 4 octobre".
Un tribunal d'Istanbul a décidé mercredi soir de son incarcération, a indiqué l'agence progouvernementale Anadolu.
L'employé est notamment accusé d'"espionnage", de tentative de renverser le gouvernement et de liens avec les réseaux du prédicateur auto-exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du putsch avorté de juillet 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan.
Le communiqué de l'ambassade américaine déplore des fuites distillées "par des sources gouvernementales turques" dans la presse sur l'arrestation de l'employé, estimant que cela revenait "à lui faire un procès dans les médias et non pas devant un tribunal".
"Nous pensons que ces allégations sont sans fondement", ajoute le texte.
Le refus des Etats-Unis d'accéder à la demande de la Turquie de lui remettre M. Gülen est une source de tension permanente entre les deux pays.
Commentant cette arrestation, le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin, a affirmé dans une interview télévisée que des relevés d'appels suggéraient l'existence d'"un intense trafic téléphonique" entre l'employé arrêté et des putschistes présumés, dont Adil Öksüz, considéré comme l'un des meneurs du coup avorté.
En mars, l'ambassade américaine avait dû s'expliquer sur un appel téléphonique du consulat d'Istanbul à M. Öksüz, révélé par la presse turque à la veille d'une visite à Ankara du secrétaire d'Etat Rex Tillerson.
L'ambassade avait alors confirmé que le consulat général à Istanbul avait appelé le 21 juillet, moins d'une semaine après la tentative de putsch, un numéro appartenant à Adil Öksüz, précisant que cet appel était destiné à l'informer que le visa américain qu'il détenait avait été révoqué.
Arrêté juste après la tentative de putsch, M. Öksüz a été relâché dans les jours suivants dans des circonstances floues. Les autorités turques affirment depuis le rechercher activement et ont promis une récompense pour toute information menant à sa capture.
Dès les jours qui ont suivi le putsch avorté, des responsables turcs avaient ouvertement accusé les Etats-Unis d'être liés au coup de force, contraignant l'ambassadeur américain John Bass à démentir ces allégations lors d'un entretien à la télévision turque.
Avec AFP