Mandat d'arrêt contre un ex-cadre de la CIA en Turquie

Le parquet d'Istanbul a émis vendredi un mandat d'arrêt contre un ancien responsable de la CIA que les autorités turques soupçonnent d'être impliqué dans la tentative de putsch de juillet 2016, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.

Graham Fuller, ancien vice-président du National Intelligence Council de la CIA, est notamment accusé d'avoir violé la constitution turque, d'avoir tenté de renverser le gouvernement et d'espionnage, selon Anadolu.

Il est poursuivi dans la même enquête visant le philanthrope Osman Kavala, un employé turc du consulat américain d'Istanbul, Metin Topuz, et un ancien député d'opposition désormais analyste à la Fondation pour la Défense de la démocratie, Aykan Erdemir, ajoute l'agence.

Ankara impute la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016 au prédicateur Fethullah Gülen, ancien allié du président Recep Tayyip Erdogan dont il est devenu la bête noire.

M. Gülen, qui dément toute implication, est installé depuis la fin des années 1990 aux Etats-Unis et Washington n'a à ce jour pas donné suite aux demandes répétées d'extradition formulées par Ankara.

M. Fuller est surtout connu en Turquie pour avoir soutenu la demande de carte verte (résidence aux Etats-Unis) du prédicateur Gülen en estimant qu'il ne représentait pas une menace à la sécurité nationale américaine.

Les relations entre Ankara et Washington, deux alliés au sein de l'Otan, se sont fortement tendues depuis le putsch manqué et les tensions sont montées d'un cran ces dernières semaines du fait d'un procès à New York portant sur le contournement des sanctions américaines contre l'Iran.

Reza Zarrab, un homme d'affaires turco-iranien qui plaide coupable dans cette affaire, a accusé cette semaine devant le tribunal des responsables turcs, dont le président Erdogan --Premier ministre à l'époque des faits--, d'être impliqués.

Il a notamment affirmé avoir versé plus de 50 millions d'euros de pots-de-vin à un ex-ministre turc pour faciliter un trafic illicite d'or avec l'Iran et laissé entendre que M. Erdogan savait tout de ces trafics.

Les responsables turcs font leur possible pour décrédibiliser ce procès, le qualifiant de "complot" et dénonçant des "pressions" exercées sur Zarrab pour l'obliger à "diffamer" la Turquie.

Avec AFP