"Nous projetons d'installer un camp aux normes humanitaires internationales, telles que préconisées par MSF (Médecins sans frontières), qui travaille sur ce dossier avec nous", a déclaré à l'AFP le maire écologiste de Grande-Synthe, Damien Carême.
"Cette solution est la plus à même de répondre à l'urgence humanitaire", a ajouté l'édile de Grande-Synthe, ville du littoral peuplée de 22.000 habitants, où plus de 2.500 migrants, en majorité kurdes, attendent dans l'espoir de rallier la Grande-Bretagne.
Le camp envisagé par la mairie et MSF sera composé majoritairement de tentes chauffées pour des familles, équipé de sanitaires en nombre suffisant et doté de structures en dur pour les associations humanitaires, selon le journal Le Monde.
Ce projet a été présenté par M. Carême au ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve le 23 décembre.
Jusqu'à présent le gouvernement français s'est montré frileux sur l'ouverture de camps de migrants structurés, par crainte de renouveler l'expérience du camp de Sangatte (nord) ouvert en 1999 par la Croix Rouge et qui, débordé, avait dû être fermé en 2002.
Une réunion lundi en mairie avec des représentants de l'Etat, de la police, des pompiers et MSF devrait valider le choix du site. Il s'agira de "lever les obstacles au déménagement et définir les conditions de sécurité", a ajouté M. Carême.
"La mise en oeuvre prendra au moins quatre semaines. C'est un gros chantier", a confirmé Delphine Visentin, coordinatrice de projet chez MSF à Grande-Synthe, évoquant "des normes du type des camps de réfugiés du HCR", le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU.
Ce camp du Dunkerquois ne comptait 80 personnes au début de l'été; aujourd'hui "la situation a complètement échappé à tout le monde", déplore M. Carême. "Heureusement que les températures sont douces actuellement...", relève-t-il. Et de poursuivre : "vider le camp, c'est illusoire. Il faut prendre nos responsabilités".
Le coût de ce futur camp est estimé "entre 1,5 et deux millions d'euros. Nous faisons les avances, l'Etat paiera", selon M. Carême, qui tire depuis plusieurs mois la sonnette d'alarme.
Avec AFP