HONG KONG (Reuters) - La police de Hong Kong a évacué mercredi le quartier de Mong Kok où campaient depuis deux mois des militants en faveur de la démocratie.
Les policiers ont retiré les barricades, démantelé les campements et chassé les manifestants de Nathan Road où les contestataires s'étaient installés à la fin septembre.
La circulation a été rétablie sur cette grande avenue et l'opération a duré un peu plus de trois heures, ont constaté des journalistes de Reuters.
Deux leaders étudiants ont été interpellés lors de l'évacuation, Joshua Wong et Lester Shum. Ils appartiennent au petit groupe qui est au coeur de la contestation qui secoue le territoire chinois depuis la fin août.
Un peu plus tôt, des officiers judiciaires avaient sommé les militants de quitter les lieux et quelque 80 ouvriers portant des tee-shirts "I love Hong Kong" avaient commencé à retirer les barrières métalliques installées par les contestataires et à démanteler leurs chapiteaux et leurs tentes.
Des échauffourées se sont produites et plusieurs militants qui résistaient ont été chassés sans ménagement. Dans la nuit, environ 80 militants ont également été arrêtés dans des heurts après l'évacuation, la veille, d'une rue adjacente.
Le principal site de contestation, le quartier de l'Amirauté de l'autre côté du port, a quant à lui été partiellement évacué il y a une semaine.
L'ancienne colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997 dans le cadre de la formule "un pays, deux systèmes" bénéficie d'un régime spécial lui accordant plus d'autonomie et de liberté qu'en Chine continentale.
Mais le mouvement pro-démocratie conteste dans la rue les procédures fixées cet été par Pékin pour la prochaine élection du chef de l'exécutif, en 2017. Les manifestants rejettent notamment la sélection préalable des candidats par un comité dont les membres seront en partie désignés par le pouvoir.
Au plus fort de la protestation, plus de 100.000 personnes ont défilé dans les rues mais le mouvement est aujourd'hui réduit à quelques centaines de militants.