Un cargo de phosphates arraisonné sur plainte du Front Polisario

Un cargo passe par les côtes sud-africaine, le 19 octobre 2009.

Un cargo chargé de phosphates a été arraisonné en Afrique du Sud sur plainte des indépendantistes du Sahara occidental qui l'accusent de transporter illégalement des marchandises issues de leur territoire disputé.

Ce cargo, parti de Laâyoune (au Sahara occidental sous contrôle marocain) et battant pavillon des îles Marshall, est chargé de 34.000 tonnes de phosphates à destination de la Nouvelle-Zélande. Il a été bloqué lundi lors d'une escale dans le port sud-africain, sur décision d'un tribunal local, a expliqué à l'AFP Andre Bowley.

"La requête a été déposée par le Front Polisario et la République arabe sahraouie démocratique pour demander le retour des phosphates transportés en contravention des principes internationaux", a ajouté Me Bowley.

"Le bateau a été arraisonné car il est soupçonné de transporter des phosphates extraits du Sahara occidental", a-t-il ajouté.

Le tribunal de Port-Elizabeth a fixé au 18 mai la date de l'examen de cette affaire.

Le cargo chargé de phosphates se trouvait toujours jeudi "ancré à l'extérieur du port", a confirmé à l'AFP le responsable du port de Port-Elizabeth, Brynn Adamson.

Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental est en grande partie sous contrôle du Maroc depuis 1975.

Un cessez-le-feu supervisé par la force de maintien de la paix de l'ONU (Minurso) est intervenu en 1991. Le Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame un référendum d'autodétermination alors que Rabat propose une autonomie sous souveraineté marocaine.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la semaine dernière une résolution de soutien à une reprise de négociations, enlisées depuis de longues années.

Fin 2016, la justice européenne avait estimé que l'accord de libre-échange de produits agricoles et de la pêche entre l'Union européenne (UE) et le Maroc ne concernait pas le Sahara occidental, ouvrant la voie à de nombreux recours d'associations favorables à la cause de l'indépendance sahraouie.

Avec AFP