"Le gouvernement a annoncé le report à une date ultérieure du référendum. Nous, demandons son retrait pur et simple. Et pas de référendum, sans libération totale du territoire", a déclaré à l'AFP Mme Sy Kadiatou Sow, présidente du collectif "Touche pas à ma constitution".
Le gouvernement malien a officiellement reporté sine die cette semaine le référendum controversé, initialement prévu pour le 9 juillet.
Le projet de révision de la Constitution de 1992, la première depuis 25 ans, vise notamment à "mettre en oeuvre certains engagements de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali" signé en mai-juin 2015 entre le gouvernement et l'ex-rébellion à dominante touareg du nord du pays.
Plusieurs manifestations avaient été organisées contre ce référendum et, dans son communiqué adressé dimanche à l'AFP, le collectif ajoute qu'"au cas où les autorités ne retireraient pas le projet de révision constitutionnelle et annonceraient une nouvelle date pour le référendum, une marche synchronisée sera organisée à Bamako, dans les régions et à l'étranger".
"Nous nous opposerons à ce référendum par tous les moyens légaux", a averti Mme Sy, ancienne gouverneur de Bamako et ancienne ministre.
Les détracteurs du projet estiment que le texte donnait trop de pouvoirs au président de la République et estiment impossible d'organiser le référendum dans le nord en raison de l'insécurité qui y prévaut, liée aux attaques jihadistes, malgré la présence de l'armée et de forces internationales.
Le collectif anti-référendum estime qu'une large consultation des "forces vives de la nation" est nécessaire pour aboutir à un nouveau texte consensuel et qu'une consultation nationale ne serait possible que si les conditions de sécurité permettent à toutes les populations d'y participer.
Pour maintenir la pression, le collectif anti-référendum a annoncé l'organisation à Bamako d'un meeting le 1er juillet, la veille de l'organisation d'un sommet régional contre les groupes islamistes armés du Sahel auquel doit participer le président français Emmanuel Macron.
Avec AFP